Publié le 1 mars 2015

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L'essentiel

Les phénomènes épigénétiques, comme la méthylation de l'ADN, en participant à la régulation de l'expression des gènes, peuvent avoir une influence sur les phénotypes. Des études montrent en outre que l'information épigénétique peut être transmise à travers les générations. Dans le cadre du programme ANR EpiBird, nous avons réalisé une étude pilote afin d’estimer les différences phénotypiques dans la troisième génération (G3) entre deux lignées de cailles issues des mêmes ancêtres (G-1), aux œufs traités (G0 Epi+) ou non (G0 Epi-) par une injection de génistéine. La génistéine perturbe l'épigénome (notamment au niveau de la méthylation de l'ADN) et est un phyto-oestrogène connu pour son impact sur l'appareil reproducteur dans plusieurs espèces, au moins sur la première génération de descendants. Après 3 générations sans traitement, une différence significative sur la maturité sexuelle des animaux, qui n’est alors plus attribuable aux effets maternels directs, a été observée entre les lignées Epi+ et Epi- : les animaux Epi- sont plus précoces et pondent plus d’œufs sur leurs carrières. Un effet significatif a également été démontré sur l’interaction entre le poids à 3 semaines et le sexe des animaux. Les résultats de cette étude pilote sont d'ores et déjà très intéressants dans l'analyse de l'influence multigénérationelle de l'environnement sur le phénotype des oiseaux d'élevage.