Publié le 5 juil. 2022

Téléchargements

Télécharger l'article
Etude présentée aux 7èmes Jrfp

L'essentiel

Les individus d’une population de poissons diffèrent dans leur comportement, avec notamment des divergences dans leur capacités à prendre des risques (Geffroy et al., 2020). Lorsqu’un comportement est répétable à travers le temps et les contextes, il est décrit comme un trait de personnalité et peut être parfois corrélé à des différences physiologiques sous-jacentes ; certaines ayant un intérêt aquacole (Castanheira et al., 2017). Notre faculté à phénotyper un grand nombre d’individus sur un comportement donné pourrait donc permettre d’aider les programmes de sélection pour améliorer la durabilité des élevages. Cependant, de tels outils doivent encore prouver leur efficacité et leur fiabilité. Ici nous testons l’utilisation du test de prise de risque (Ferrari et al., 2016) afin de phénotyper un grand nombre d’individus rapidement et vérifions que ce comportement peut être considéré comme un trait de personnalité. Pour cela nous testons sa répétabilité à travers le temps (7 mois) et les environnements d’élevage différents, impliquant notamment une période de stress chronique. Nous validons ce trait de personnalité par un test comportemental différent : le test de nouveauté environnementale et de challenge à l’hypoxie (Alfonso et al., 2020). Enfin, nous décrivons les liens au travers du prisme de la biologie moléculaire : l’expression des gènes dans les organes clés de l’axe du stress et de l’immunité. Nos expériences montrent que le comportement de prise de risque est répétable au cours du temps et dans différents contextes et que les dissemblances de prise de risque se traduisent par des différences de comportement dans le test de nouveauté ainsi que dans l’expression de gènes associés à la réponse immunitaire et au comportement social (Sadoul et al., 2022). Ces résultats montrent notre capacité à phénotyper rapidement un trait de personnalité lié à des phénotypes d’importance pour le bien-être, les capacités adaptatives et la robustesse des poissons en aquaculture. Ces résultats seront discutés en référence aux travaux précédents faisant le lien entre le comportement et l’efficacité alimentaire, le comportement alimentaire, le métabolisme énergétique ou encore le stress.