Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

L’une des problématiques majeures de la filière « poules pondeuses/ œufs de consommation » est l'élimination des poussins mâles (frères de pondeuses) due à l’absence de circuit de valorisation de ces animaux (du fait de leur faible rendement en viande). Cette pratique inhérente à la filière concerne près de 50 millions de poussins mâles en France par an. Ce constat questionne l’éthique de la production d’œufs et a été très largement médiatisé ces dernières années. La prise de conscience de cette problématique et des pratiques d’élimination des poussins mâles avaient conduit à l’annonce début 2020 par différents gouvernements européens de l’interdiction de cette pratique d’ici à la fin 2021, ce qui a révélé l’urgence de recourir à des alternatives. A l’heure actuelle, trois stratégies principales sont envisagées : 1) élever les frères de pondeuses et repérer des marchés de valorisation, 2) évaluer les performances d’animaux issus de croisements génétiques où les femelles auraient une production d’œufs satisfaisante et où les mâles seraient valorisés pour leur viande (souches « double fin »), 3) développer des outils de sexage précoce dans l’œuf (in ovo) pour éliminer les œufs « mâles » plutôt que les poussins « mâles ». Les avancées relativement récentes sur les techniques d’ovosexage ont permis l’émergence de marchés viables, bien que la plupart des approches présentent encore des marges d’amélioration et que de nouvelles stratégies voient le jour (« genome editing », paramètres d’incubation). Alors que certains couvoirs ont d’ores et déjà investi, il est clair que la question de l’acceptabilité des différentes approches d’ovosexage par les ONG et le consommateur mais également leur viabilité économique pour les professionnels restera au cœur des discussions dans les années à venir.