Publié le 1 janv. 2001

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L'essentiel

L'évolution récente de la réglementation relative au bien-être de la poule pondeuse soulève de nombreuses questions. Indépendamment des possibilités de maîtrise technique et sanitaire des nouveaux systèmes d'élevage, on peut notamment s'interroger sur la perception qu'en a le consommateur final ce qui pourrait conditionner son consentement à payer pour cette nouvelle offre. Dans ce but, deux études ont été réalisées entre décembre 1999 et janvier 2000. La première était une approche de type qualitative, reposant sur 4 réunions de groupe (38 personnes au total) au cours desquelles étaient appréhendés les critères d'achat des œufs, la perception des modes d'élevage (en fonction d'apport d'informations de différentes natures) et, enfin de la nouvelle offre. Dans un second temps, un sondage a été réalisé auprès d'un échantillon (n=982) représentatif de la population française. Les résultats font apparaître la primauté de la fraîcheur et de la qualité sanitaire des œufs dans les critères d'achat pour 98 % et 95 % des personnes interrogées mais l'enquête qualitative fait aussi apparaître l'importance du boîtage et des signes de qualité ou de marque. La perception du système de production est globale, opposant la "ferme idéalisée" ou ce qui s'en rapproche le plein air, et l'élevage industriel. Ceci se superpose à la croyance en une qualité sanitaire des œufs issus du premier système de production est globale, opposant la "ferme idéalisée" ou ce qui s'en rapproche le plein air, et l'élevage industriel. Ceci se superpose à la croyance en une qualité sanitaire des œufs issus du premier système pour 85 % des personnes interrogées contre seulement 27 % pour le second. Le bien-être animal n'apparaît pas spontanément cité mais il s'avère être perçu comme une exigence morale en raison d'une perception très anthropomorphique des conditions de vie de l'animal. Son amélioration passe pour 95 % des personnes interrogées par la possibilité d'accéder à un parcours extérieur mais, plus finement, la diminution de la concentration animale est aussi un facteur perçu positivement. La future offre 2013 est perçue en référence à l'offre actuelle et entraîne un transfert très net vers le plein air. Toutefois, l'apport d'informations sur les différents systèmes, une fois dépassé le stade purement émotionnel, entraîne un retour des consommateurs vers des considérations économiques et sanitaires. Le consentement à payer semble se superposer aux trois attitudes caractérisées par l'enquête qualitative : les "non sensibilisés" au bien être animal se recouperaient ainsi avec les 18 % de sondés refusant de payer, la mouvance bio" avec les 27 % se déclarant prêt à payer le double et les "sensibilisés" au bien-être animal avec les 39 % acceptant une augmentation de prix de 0 à 50 %. Mais, dans ce groupe, il est probable que le comportement d'achat sera d'abord dépendant de la présence de systèmes de réssurance ou de garanties su r la qualité sanitaire du produit.