Publié le 1 oct. 2005

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L'essentiel

Les campylobactérioses ou infections à la bactérie Campylobactersont, avec les salmonelloses les toxi-infections alimentaires les plus fréquentes. La source principale de ces infections est l’ingestion d’aliments contaminés, en particulier de viande insuffisamment cuite. Campylobacter constitue en effet un hôte régulier du tube digestif de nombreux animaux à sang chaud, notamment de la volaille au niveau de l’iléon et des caeca. L’objectif de cette étude est d’identifier et quantifier des facteurs de risque de l’introduction de Campylobacter dans les élevages, afin de proposer certaines mesures correctives visant à réduire à terme le nombre de lots arrivant contaminés à l’abattoir, en ciblant les mesures de biosécurité. Le travail a été réalisé sous forme d’enquêtes auprès d’éleveurs de poulets de chair adhérents des principales organisations de production du Grand Ouest, en s’appuyant sur un questionnaire comportant 200 questions relatives aux caractéristiques et à la conduite de l’élevage. Des prélèvements de75fientes fraîches ont été réalisés pour chaque élevage visité avant abattage (et après détassage pour les lots concernés) puis analysés quant à la présence ou absence de Campylobacter. La bactérie a été retrouvée dans 54 % des 174 élevages visités et pour la plupart d’entre eux dans au moins la moitié des échantillons de fientes récoltés. Plusieurs variables ont été significativement associées à la présence de Campylobacter en élevage, et décrites comme facteurs de risque. La contamination est plus fréquente dans les élevages lorsque la densité de mise en place est supérieure à 22,5 animaux/m2, et en été/automne. L’âge des animaux est également un facteur de risque, la bactérie étant majoritairement présente dans des élevages où les animaux sont âgés de plus de 45 jours. La contamination est favorisée lorsque plus de 4 personnes participent à la mise en place et plus de8personnes au détassage, particulièrement lorsqu’ils sont chaussés de bottes. Concernant les mesures d’hygiène, la contamination est plus fréquente lors de la pratique d’une détersion du bac de réserve d’eau et des canalisations, contrairement au rinçage sous pression des canalisations qui est un facteur protecteur. L’administration d’un traitement par l’eau de boisson lorsqu’aucune précaution n’a été prise pour s’assurer de sa qualité favorise la contamination. L’emploi d’un produit insecticide est associé à la présence de la bactérie, de même qu’une désinfection de la litière. Enfin, un détassage important (plus d’un quart des animaux) permettrait l’introduction de Campylobacter en élevage, particulièrement lorsque les chariots élévateurs pénètrent dans le bâtiment.