Validation expérimentale d’une stratégie d’alimentation de précision chez les poulets de chair pour réduire le coût alimentaire et l’excrétion des nutriments

Chez le poulet de chair, l'alimentation de précision pourrait être une solution alternative à la stratégie classique d'alimentation par phase pour réduire le coût alimentaire et les rejets (azote, phosphore) sans compromettre les performances des animaux. Cette stratégie consiste à ajuster quotidiennement la composition de la ration pour répondre aux besoins moyens du lot. Un essai a ainsi été mené pour démontrer le potentiel d’une telle stratégie, en utilisant des modèles mathématiques précédemment développés et permettant de prédire les besoins nutritionnels journaliers des animaux en fonction de leurs performances de croissance réelles. 912 poulets Ross 308 ont été répartis de manière aléatoire dans 24 parquets à J10. Trois stratégies alimentaires ont été testées jusqu’à J31 : un programme nutritionnel classique à deux aliments : croissance-finition (Ctrl), une stratégie multiphase journalière (MPJ) composée d'un mélange de deux pré-aliments changeant quotidiennement et défini avant l’essai, et une stratégie d'alimentation de précision (AP) composée d'un mélange de deux pré-aliments ajusté quotidiennement à partir des besoins calculés selon les performances de croissance réelles. Huit animaux par parquet étaient pesés individuellement chaque jour pour évaluer le poids vif (PV) moyen du lot pour chaque stratégie. En utilisant le PV moyen du lot AP, le gain de poids le plus probable et les besoins nutritionnels étaient ensuite estimés afin de préparer le mélange optimal à distribuer à J+1. Aucune différence significative n'a été observée sur le PV ou la consommation d’aliment, mais l'indice de consommation sur la période J10-J31 a augmenté dans les stratégies MPJ et AP par rapport à la stratégie C (+3,3 et +2,2%, respectivement). Malgré cette augmentation, les stratégies MPJ et AP ont permis d’améliorer les performances économiques et environnementales. Ainsi, une réduction significative du coût alimentaire (-7 et -8%, respectivement) et du phosphore excrété (-25 et -13%, respectivement) a été observée dans ces stratégies. Ces résultats prometteurs doivent maintenant être confirmés en conditions commerciales.