Publié le 1 mars 2015
Téléchargements
Télécharger l'articleL'essentiel
L’élevage de canard mulard utilise de la litière, en particulier durant le démarrage. Les matériaux utilisés proviennent essentiellement de résidus de plantes ou de l’industrie du bois pour lesquels des inquiétudes apparaissent quant à l’approvisionnement et au coût pour les éleveurs, en lien avec le développement d’autres utilisations de ces matériaux et des aléas climatiques qui pénalisent les rendements. Il devient ainsi nécessaire de trouver d’autres matériaux disponibles localement et peu onéreux. Dans ce cadre, le miscanthus testé au Palmipôle depuis 2010 en tant que fournisseur de biomasse sur les parcours, pourrait présenter un intérêt pour la fourniture de litière. Pour cet essai, 4 lots d’été de 600 canetons mulards MMG x PKL ont été démarrés durant 3 semaines à une densité de 7,0 canards/m² : 2 lots ont été démarrés sur miscanthus (M) et 2 lots sur paille broyée (P). Le sol des bâtiments est en terre battue. Une épaisseur de litière équivalente entre salles a été mise en place au départ (5-6 cm), puis le paillage a été géré en fonction des besoins par le même opérateur. Cet essai a conduit à une consommation majorée du miscanthus comparé à la paille broyée (M=7,9 ; P=6,5 kg/m² soit +1,4 kg/m²), en lien avec un plus faible volume et une capacité de rétention d’eau plus faible à poids égal. Il n’a toutefois pas conduit à une modification de la fréquence de paillage. Concernant les performances zootechniques, le poids vif à 3 semaines est apparu plus homogène pour les lots M, sans différence significative sur le poids moyen. Des effets positifs sur l’état des animaux (doigt, coussinet, bréchet) ont par ailleurs été mis en évidence. En termes de qualité de litière, la notation de la litière (score 1 à 5) en différentes zones a conduit à des scores moyens similaires entre traitements (M=3,2 ; P=3,3 à 3 semaines), sans effet statistique (forte variabilité intra-salle et faible nombre de répétitions). Au niveau économique, le prix du miscanthus est estimé comparable à celui la paille broyée (100-120 €/t, à relativiser dans le cadre d’un système autosuffisant), induisant un surcoût (surconsommation) dans notre essai pour la modalité M qui serait à confirmer. La faisabilité est toutefois bien démontrée.