Publié le 5 juil. 2022

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Etude présentée aux 7èmes Jrfp

L'essentiel

Les désinfectants font partie des biocides soumis à la règlementation européenne (règlement UE n° 528/2012). Bien qu’indispensables à la maîtrise sanitaire des produits et la santé des animaux, leur manipulation peut être à l’origine d’accidents ponctuels si des mesures de prévention et/ou de protection ne sont pas prises (Abadia et al., 2003; Massin et al., 2007). Une étape du projet aDAPt visait à objectiver ces risques pour la santé. Une enquête réalisée auprès de 30 pisciculteurs, a permis de décrire les produits de désinfection utilisés (spécialités commerciales, fiches de données sécurité, quantités utilisées, objectifs d’utilisation), et leurs conditions d’utilisation (types de procédés, ventilation et dispositif de captage éventuels, température). Une évaluation des risques résiduels a été réalisée à l’aide du logiciel « Système d’évaluation et d’information sur les risques chimiques en milieu professionnel » (Seirich, niveau 2) pour chaque entreprise. Le niveau de risque résiduel par inhalation est élevé dans 45 % des cas (c’est-à-dire sans présager de l’utilisation d’équipement de protection individuelle) ; et pour le risque cutané/oculaire, il est élevé dans 51 % des cas. Des différences importantes sont néanmoins observées selon les pratiques. Ainsi, les procédés dits « dispersifs ou ouverts » présentent fréquemment un risque résiduel par inhalation élevé (47 % des cas). Or, ce sont des types de procédés communément employés en piscicultures (86 % des cas). En outre, les tâches modélisées par des scénarios cutanés où la génération d’éclaboussures ou d’aérosols est possible, présentent très souvent un niveau élevé de risque par contact cutané ou oculaire (57 % des cas). La famille de produits impacte également de façon importante le niveau de risque. Ainsi, on peut noter que les produits chlorés (27 % des utilisations), présentent un niveau de risque par contact cutané et oculaire fréquemment élevé (75% des cas d’utilisation). produits de la famille des ammoniums quaternaires associés à un(des) aldéhyde(s) (22 % des utilisations) sont également plus à risque (95 % des cas d’utilisation où le niveau de risque résiduel par inhalation est élevé et 69 % des cas pour les risques résiduels par contact cutané ou oculaire). Néanmoins, les peroxydes d’hydrogène qui représentent 16 % des utilisations, sont moins risqués (8 % des cas d’utilisation où le risque résiduel par inhalation est élevé, et 2 % des cas pour les risques résiduels par contact cutané ou oculaire). Notons enfin que les formaldéhydes représentent 14 % des utilisations, et constituent des produits assez risqués (43 % des cas d’utilisation où le niveau de risque résiduel par contact cutané ou oculaire est élevé, et 24 % des cas d’utilisation pour les risques par inhalation). Une part non négligeable de situations à risque pour la santé des pisciculteurs est donc observée. La mise en place de stratégies de prévention ou de protection est donc indispensable. La sensibilisation et la formation est un levier important à actionner pour améliorer la prévention de ces risques par les pisciculteurs.