Publié le 5 juil. 2022
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Etude présentée aux 7èmes Jrfp
L'essentiel
Contexte et objectifs Une part significative de la production piscicole française est réalisée à partir de truites arc-en-ciel triploïdes (3N, leurs cellules contiennent 3 stocks de chromosomes), alors que l’espèce est normalement diploïde (2N, 2 stocks de chromosomes). Cette triploïdie présente plusieurs intérêts liés au fait que les individus ainsi obtenus sont tous stériles : 1/ s’affranchir des difficultés liées à la maturation sexuelle (ralentissement de la croissance, diminution de la qualité de chair), 2/ non-prolifération de la souche en cas de déversement accidentel dans le milieu naturel, 3/ vente des individus améliorés sans crainte du vol du progrès génétique acquis au fil des générations de sélection. Si le produit final vendu est majoritairement constitué d’individus triploïdes, les programmes de sélection, eux, sont exclusivement basés sur le phénotypage d’individus diploïdes, sans que l’on dispose d’informations quant à l’efficacité de cette sélection. Cela amène à s’interroger sur l’importance de la corrélation génétique (stabilité du classement des familles) entre 2N et 3N pour différents caractères d’intérêt pour le sélectionneur, afin de s’assurer que la sélection sur animaux diploïdes crée bien du progrès génétique dans les populations triploïdes classiquement utilisées en production. Approches utilisées Pour cette étude, deux lots diploïdes et deux lots triploïdes ont été dérivés à partir de la population de l’entreprise de sélection Milin Nevez (commercialisation par Bretagne Truite, France). Deux de ces lots (l’un diploïde, l’autre triploïde) constitués respectivement de 1320 individus diploïdes et de 1234 individus triploïdes ont été challengés par un stress hypoxique aigu sur la plateforme Fortior Genetics ANSES-SYSAAF (Plouzané, 29), et ont été prélevés individuellement en ADN. Les deux lots restants, constitués respectivement de 1494 individus diploïdes et de 1498 individus triploïdes, ont été abattus et prélevés en ADN lors d’un chantier de mesures (poids, longueur, Fatmeter, poids des parties, rendements de découpe), à l’atelier de Bretagne Truite (Plouigneau, 29). Pour chacun de ces individus, une darne a de plus été prélevée et analysée par IRM à l’INRAE (Rennes, 35). L’intégralité de ces données a été stockée en base de données INFAQUA permettant d’assurer la traçabilité des informations collectées sur chaque individu. Les échantillons ADN de tous les individus ainsi que de leurs parents ont été génotypés par l’INRAE sur puce AxiomTM 57501 marqueur SNPs. L’assignation de parenté de tous les individus a ensuite été effectuée à l’aide du logiciel APIS. Enfin, le package BLUPF90 a été utilisé afin d’estimer les héritabilités de chaque caractère et les corrélations génétiques entre chaque niveau de ploïdie