Publié le 5 juil. 2022

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Etude présentée aux 7èmes Jrfp

L'essentiel

L’étude ITACARPe s’inscrit dans une démarche de substitution durable des sources de farine de poissons dans l’alimentation aquacole. Elle a pour objectif de vérifier les performances globales d’alevins de carpes (Cyprinus carpio) nourris avec un aliment contenant 20% de taux d’inclusion de farines de mouches soldats noires (BSF) pour ensuite être élevés localement en étang pour l’alimentation humaine. Concernant le volet aliment, le principe est de comparer l’aliment contenant de l’insecte (aliment test insecte) produit localement avec un aliment complet commercial (aliment commercial). Un troisième aliment test est fabriqué en reprenant les caractéristiques de l’aliment test insecte mais en remplaçant la farine d’insectes par de la farine de poissons (aliment test poisson). Trois « modalités » avec des compositions nutritionnelles les plus similaires possibles sont comparées. Concernant le volet piscicole, les expérimentations se font sur deux sites à Guérande (G) et à Château Gontier (CG). Sur chaque site, chacune des trois modalités alimentaires comportent quatre répétitions soit 12 lots d’environ 250 poissons. La température, l’oxygène et les mortalités sont les principaux paramètres suivis au quotidien. Un poids moyen bi mensuel est réalisé ainsi qu’une biomasse totale chaque mois. L’expérimentation a duré 80 jours. Concernant le taux de survie moyen, le suivi ne montre pas de différences significatives entre les modalités quel que soit le site avec des valeurs allant de 75% à 80,7%. En analysant les données sur le site G, qui se rapprochent des tendances trouvées dans la littérature, une différence significative de croissance est observée entre les animaux nourris avec l’aliment témoin (moyenne de 36,1g) et ceux nourris à partir des aliments tests insectes (moyenne de 28,1g) et tests poissons (moyenne de 25,4g). En revanche, les différences entre les Indices de Conversion (IC), ne sont plus aussi marquées en particulier entre les modalités témoin et insecte. Sur le site G, la valeur moyenne de l’IC chez le témoin (1,71), reste supérieure aux deux autres valeurs mais avec une différence plus faible avec l’aliment test insecte (1,75) qu’avec l’aliment test poisson (1,93). Aucune différence significative n’est observée. Ces tendances sont les mêmes sur le site CG. Les performances globales des animaux nourris avec l’aliment test insecte restent intéressantes sachant que cet aliment n’est pas aussi optimisé que l’aliment témoin. Cette étude montre que le remplacement partiel (10 à 40%) de farines de poissons de haute qualité par des farines de BSF est possible en phase de pré-grossissement pour une espèce omnivore comme la carpe. L’emploi d’aliments contenant de la farine d’insectes présentent trop de contraintes à court terme. Cependant, le contexte actuel et certaines évolutions sociétales et environnementales pourraient inverser cette tendance dans les prochaines années,