Publié le 1 mars 2019
Téléchargements
Télécharger l'article
Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
L’attention croissante portée récemment sur la nécessité de réduire le recours aux antibiotiques en élevage a tout particulièrement mis en lumière le besoin d’identifier les leviers disponibles pour diminuer le risque de maladies infectieuses et optimiser les usages. L’analyse de la littérature scientifique montre que, outre des facteurs biologiques et techniques (qualité des poussins, de l’alimentation, de l’eau…) et financiers (risque économique), les facteurs psycho-sociaux influencent également le recours aux antibiotiques en élevage.
A l’échelle de l’élevage, des travaux basés sur des approches quantitatives soulignent l’importance des connaissances et attitudes des éleveurs vis-à-vis des antibiotiques et du risque d’antibiorésistance, et abordent également l’influence de facteurs psychologiques tels que les traits de personnalité des éleveurs. Des approches qualitatives ont permis de mettre en lumière l’importance d’autres facteurs, tels que l’identité professionnelle et la représentation du métier d’éleveur. La plupart des travaux conduits à ce jour sur le changement de pratiques mettent l’accent sur le rôle des éleveurs. Si, en matière de réduction de l’usage d’antibiotiques, ces derniers restent les utilisateurs finaux et jouent un rôle important, les travaux de sociologie permettent d’aborder le rôle central des autres acteurs des filières (notamment vétérinaires, organisations de production...) dans les stratégies de maitrise des usages, et l’importance des mécanismes de coordination entre ces différentes stratégies. Ces travaux montrent également comment les politiques publiques, qui associent mesures incitatives et mesures réglementaires, contribuent à mettre en synergie les différentes démarches entreprises. Ainsi les travaux de sciences sociales permettent de mettre en évidence comment des facteurs non seulement individuels mais aussi organisationnels, institutionnels ou encore marchands, ainsi que différentes échelles (exploitations, cabinets vétérinaires, filières et territoires, politiques publiques et société), interagissent pour favoriser la réduction des usages d’antibiotiques en élevage.