Publié le 1 juil. 2019
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Etude présentée aux 6mes JRFP
L'essentiel
Aeromonas est une bactérie autochtone des milieux aquatiques et un agent pathogène important pour les poissons. Grâce à ses caractéristiques génétiques (intégrons notamment) Aeromonas est de plus en plus souvent proposé comme un candidat sérieux au rôle d’indicateur de la dissémination de l’antibiorésistance dans l’eau et pour le poisson.
Une collection de 347 Aeromonas a été constituée à partir des branchies et du continu intestinal de poissons sauvages (64 poissons, n= 152 isolats) et de truites d’élevage (20 fermes françaises, 100 truites, n = 195 isolats). La sensibilité de ces isolats a été étudiée en déterminant la concentration minimale inhibitrice pour sept antibiotiques (fluméquine, acide oxolinique, ciprofloxacine, triméthoprime-sulfaméthoxazole, oxytétracycline, florfénicol et gentamicine) selon le référentiel du CLSI (Vet03). Les isolats ont été classés en deux catégories ”sauvage” (= sensible) et “non sauvage“ (=résistant) en utilisant les valeurs “Ecoff provisoires“ définies dans une étude précédente (Baron et al., 2017).
94,2% (n=98) des isolats d’Aeromonas collectés de poissons sauvages sont sensibles à tous les antibiotiques testés. Six isolats (5,8%) ont acquis des mécanismes de résistance. Une diminution de sensibilité vis-à-vis des molécules de la famille des quinolones (fluméquine et/ou acide oxolinique) a notamment été détectée pour quatre d’entre eux (3,8%). Aucun isolat issu de ces poissons sauvages n’est multi-résistant.
Parmi les isolats collectés des truites d’élevage, 79 isolats (53,8%) sont sensibles aux sept antibiotiques testés. A l’inverse 38 isolats (11,2%) ont perdu leur sensibilité naturelle aux quinolones, dont 19 (12,9%) à la ciprofloxacine. Sept isolats (4,8%) ont perdu leur sensibilité à au moins trois familles d’antibiotiques.
Les 347 isolats sont sensibles à la gentamicine. Dix Aeromonas (2,8%) collectées dans des branchies de truites ont perdu leur sensibilité au florfénicol, molécule utilisée pour lutter contre des infections bactériennes dont l’agent n’est pas Aeromonas.
Ces résultats illustrent d’une part la capacité d’Aeromonas d’acquérir des résistances et d’autre part que l’origine des poissons semble influencer le pourcentage d’Aeromonas résistants aux antibiotiques (p<0,01).
Baron S, Granier SA, Larvor E, Jouy E, Cineux M, Wilhelm A, et al. Aeromonas Diversity and Antimicrobial Susceptibility in Freshwater - An Attempt to Set Generic Epidemiological Cut-Off Values. Frontiers in Microbiology. 2017;8(503).