Publié le 1 déc. 2015

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L'essentiel

En cuniculture, la limitation post-sevrage de l’ingestion réduit la mortalité par troubles digestifs, mais ralentit la croissance et dégrade légèrement le rendement à l’abattage. Le but de cette étude était de compenser la moindre croissance des lapins soumis à une restriction alimentaire sans défavoriser les paramètres sanitaires. Ainsi, la possibilité d'accroître la concentration en énergie digestible "ED" de l’aliment (+ 250 kcal/kg), distribué à volonté ou restreint à 75 % de l’à volonté pendant 4 semaines à partir du sevrage a été étudiée. La restriction diminue la vitesse de croissance de 7 % en moyenne (entre 35 et 70 j) mais avec un aliment énergétique cette réduction n'est que de 5 % par rapport aux animaux témoins, nourris à volonté avec un aliment faiblement énergétique. Le rendement à l’abattage n'est diminué que de 0,5 point pour les animaux restreints nourris avec l'aliment énergétique par rapport aux témoins. L’efficacité alimentaire est améliorée en moyenne de 11 % avec l’aliment énergétique et de 9 % en moyenne dans le cas d’une ingestion restreinte. Nous confirmons l’effet bénéfique de la limitation de l’ingestion sur les paramètres sanitaires, avec une réduction de l’index de risque sanitaire (mortalité + morbidité) dans un contexte sanitaire favorable ou défavorable (respectivement 2,7 % vs 7,1 % et 36,2 % vs 44,3 %). L’utilisation d’un aliment énergétique augmente la morbidité dans un contexte sanitaire favorable (4,6 % vs 2,5 %), alors qu’elle a l’effet inverse dans un contexte défavorable (17,5 % vs 22,4 %). Les calculs de la marge brute ont montré l’avantage économique de la limitation de l’ingestion chez le lapin en croissance (+ 0,06 €/kg), confirmant le fort intérêt de l’utilisation de stratégies de restriction en élevage commercial, avec un effet plus marqué d’un aliment concentré lorsque le contexte sanitaire est favorable.