Publié le 1 mars 2019

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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG

L'essentiel

La compétitivité des filières avicoles fait l’objet de questionnements récurrents de la part des pouvoirs publics comme des acteurs des filières. Depuis le milieu des années 1990, les filières avicoles françaises ont connu des trajectoires contrastées avec, d’un côté, une filière chair en perte manifeste de compétitivité sur l’ensemble de ses marchés et de l’autre une filière œuf et ovoproduits maintenant son rang au niveau européen. La compétitivité-coût est une dimension essentielle sur les segments de marchés exposés à la concurrence internationale sur les débouchés extérieurs comme le marché intérieur. Elle est basée sur un compromis entre accès à des intrants bon marché, d’une part et à des débouchés valorisant, d’autre part. Les avantages ou handicaps structurels en termes de compétitivité-coût peuvent être cependant fortement modulés par la dimension « hors coût » de la compétitivité dont les modèles d’organisations de filières et la capacité à gérer collectivement les différents aspects sanitaires. Les filières avicoles françaises ont longtemps bénéficié d’un marché intérieur valorisant et décalé en termes de segmentation par rapport aux grands marchés européens ; elle s’est érodées au cours du temps sur certains débouchés, notamment la restauration hors foyer et le segment premier prix en grande distribution. Récemment (autour de 2013 pour la volaille de chair et 2016 pour les œufs), les filières avicoles françaises ont entamé une mutation vers une reconquête du marché de la restauration hors domicile et de produits alimentaires intermédiaires pour la filière chair et vers une segmentation croissante de l’offre en produits « alternatifs » pour la filière œuf. Compte tenu de l’augmentation croissante de la pression concurrentielle sur le marché européen, une veille régulière sur les dynamiques à l’œuvre semble plus que jamais utile tant pour éclairer les pouvoirs publiques que les acteurs des filières.