Publié le 21 mars 2024

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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024

L'essentiel

La lutte contre Salmonella en filière « œufs de consommation » met en jeu des enquêtes épidémiologiques réalisées après déclaration d’un foyer à l’aide d’un formulaire standard instauré par la DGAL en 2011. Récemment, un Appui Scientifique et Technique (AST) de l’Anses a mis en avant un manque de complétude des formulaires induisant la collecte de données épidémiologiques peu fiables et hétérogènes, poussant une partie des investigateurs à élaborer leur propre formulaire. Notre étude vise à recueillir les opinions des investigateurs, pour les transmettre à la plateforme Epidémiologie Santé Animale qui fera évoluer le formulaire pour l’adapter à l’usage de terrain. Un questionnaire a été élaboré et envoyé à 30 vétérinaires de la filière avicole et neuf agents de Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP). La première partie du questionnaire (50 questions) interroge sur le déroulement des enquêtes et l’utilisation des formulaires. La deuxième partie (83 questions) demande de classer chaque item du formulaire standard : « à conserver », « à retirer » ou « à reformuler ». L’analyse des réponses de 19 vétérinaires et six agents de DDPP a mis en évidence de nombreuses insuffisances du formulaire. Plus de la moitié des investigateurs scorent la qualité de leurs enquêtes et la confiance dans leurs conclusions à moins de 6/10 et 60 % mettent en cause la qualité du formulaire. Lorsqu’ils manquent d’éléments pour conclure, 76 % des vétérinaires inscrivent une hiérarchisation arbitraire des hypothèses sur l’origine probable de l’infection. 24 % des items seraient à retirer, car jugés peu pertinents (comme la souche des animaux, selon 68 % des investigateurs) ou inaccessibles en élevage (comme certains items concernant les intrants, le couvoir ou l’équarrissage, selon 30 à 60 % des investigateurs). 20 % sont considérés comme imprécis et devraient être reformulés (comme les items concernant les animaux à proximité, selon 20 % des investigateurs). La première piste d’amélioration, proposée dans l’AST, consiste à créer une fiche d’alerte, remplie par la DDPP ou le vétérinaire, qui permette de récolter, avant la visite, les informations inaccessibles en élevage. 85 % des investigateurs la jugent favorablement. La deuxième concerne la standardisation des prélèvements réalisés au cours de l’enquête pour préciser les hypothèses d’introduction-persistance des salmonelles dans l’élevage. Certains pourraient être rendus obligatoires selon chaque type de foyer et codifiés dans la réglementation.