Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

En France, les troubles respiratoires constituent la 2ème maladie professionnelle des exploitants agricoles. Les particules et gaz, facteurs associés à ces maladies, sont présents dans les bâtiments d’élevage, notamment en aviculture. Une étude « perception » a été conduite au sein du projet AirEleveur avec pour objectif d’identifier les attitudes des éleveurs face aux risques respiratoires. Elle doit déboucher sur des pistes d’action pour sensibiliser les éleveurs. 31 personnes travaillant dans 20 élevages de poulets de chair ont été interrogées via des entretiens semis-directifs. Les discours ont été traités par des méthodes d’analyse de contenu. Tous les enquêtés perçoivent au moins un risque en aviculture. Le danger lié aux poussières est cité spontanément par la quasi-totalité des travailleurs, suivi par les engins motorisés. Les risques liés aux gaz et produits désinfectants sont évoqués dans une moindre mesure. Le port de charge et les tâches répétitives sont peu abordés. Le vécu, les changements de pratique, une exposition très visible ou ressentir une gêne sont, entre autres, les sources de connaissance de ces risques. L’acceptation du risque dépend de certains éléments déclencheurs et de la représentation de chacun quant aux risques liés à son métier. L’analyse statistique a permis d’établir une typologie des individus selon leur perception et attitude face aux risques respiratoires. Trois profils se distinguent : « sensible aux risques, je me protège plus que la moyenne » ; « je me protège uniquement si je détecte des indicateurs d’exposition très visibles » ; « ne me sentant pas exposé aux risques, je me protège ponctuellement ». Ces trois groupes sont susceptibles d’être réceptifs à des discours de prévention différents, mais globalement, les éleveurs disent manquer de données objectives sur leur exposition aux contaminants aériens, sur les risques pour leur santé à long terme et l’efficacité des équipements de protection.