Publié le 1 juil. 2019
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Etude présentée aux 6mes JRFP
L'essentiel
La perciculture, élevage des percidés (sandre, perche commune) est l’une des voies de diversification des plus prometteuse pour l’aquaculture continentale européenne (marchés de la consommation). A ce jour, une vingtaine de fermes percicoles se sont développées en Europe, en s’appuyant essentiellement sur des systèmes d’élevage en circuit fermé, et assurent une production de l’ordre de 2000 tonnes par an. Toutefois, de nombreux points de blocage demeurent et nuisent fortement à la rentabilité économique des fermes percicoles.
Dans le cadre du programme européen DIVERSIFY 2013-2018 (KBBE-2013-07 single stage, GA 603121, Diversify), le sandre a été l’une des six espèces ciblées pour promouvoir une diversification de l’aquaculture européenne, la seule d’eau douce. Pour cette espèce, à la suite d’une enquête réalisée auprès des éleveurs, les points de blocage spécifiques identifiés étaient (i) le manque de bases sur la génétique des populations sauvages et captives pour promouvoir de futurs programmes de sélection, (ii) l’absence d’un protocole fiable pour l’élevage larvaire (taux de survie et de croissance très hétérogènes, forte mortalité liée au cannibalisme) et (iii) la forte sensibilité de l’espèce au stress et aux manipulations qui induit des mortalités soudaines et importantes lors du grossissement.
Concernant le second point, une recherche appliquée a été menée dans le but d’identifier une combinaison optimale de facteurs d’élevage (environnementaux, alimentaires et populationnels) en utilisant une approche multifactorielle (plan d’expérience) et des structures d’élevage pilote, proches de celles rencontrées dans les fermes percicoles. A l’issue de 4 essais zootechniques, une combinaison a été identifiée et validée. Elle permet de produire des juvéniles d’un poids moyen de 0,8 g en 53 jours avec un taux de survie global de17%, une densité finale de 14 kg.m-3, un taux de croissance spécifique de 15 %.j-1, un taux d’inflation de la vessie gazeuse supérieur à 90%, un taux de conversion alimentaire de 0,66 et un coût de production estimé à 0,2 euros par juvénile.