Observance de la biosécurité en aviculture en France : « Où en est-t-on et quelles sont les attentes des éleveurs ? »

Les épizooties successives d’influenza aviaire en France soulignent plus que jamais l’importance d’une bonne observance des mesures de biosécurité en élevage, ce qui n’est pas toujours évident. Dans le cadre du réseau européen Netpoulsafe, une étude qualitative a été conduite en France auprès de 25 éleveurs de poulets, dindes, poules pondeuse et canards, de différents systèmes de production (claustration, plein air, circuit long ou court), ainsi qu’auprès de 24 conseillers techniques et vétérinaires travaillant auprès de ces éleveurs. L’objectif était de faire le point sur l’observance actuelle des mesures de biosécurité, sur les freins techniques mais aussi psychosociologiques qui subsistent, et identifier des pistes pour renforcer l’accompagnement. Un questionnaire concernant l’observance ou non de 62 mesures de biosécurité, ainsi qu’un avis sur différentes forme d’accompagnement a ainsi été proposé, avec en complément un recueil d’informations qualitatives sur chacun des questions. Les réponses obtenues sur l’observance des mesures de biosécurité, entre éleveurs et conseillers, sont globalement cohérentes même si sur certaines mesures (procédures d’utilisation du sas, nettoyage et désinfection du bâtiment) considérées comme plutôt bien appliquées par les éleveurs, les conseillers, qui ont accompagnent un nombre important d’élevages, ne sont pas du même avis. Des difficultés d’observance qui concernent tous les éleveurs ont donc été soulignées : gestion des accès aux différentes zones (en particulier utilisation correcte et systématique des sas sanitaire), maitrise des vecteurs, gestion de l’équarrissage (en particulier localisation du bac et nettoyage et désinfection de celui-ci). D’autres sont plus spécifiques à certaines espèces produites ou systèmes de production : gestion des lisiers en canards chair (localisation de l’équipement de stockage du lisier), gestion de l’alimentation et abreuvement sur parcours, stockage de la litière, gestion de la collecte des œufs. Si certains freins exprimés par les éleveurs sont partagés (financier, connaissances…), d’autres sont plus spécifiques à certaines espèces produites ou systèmes de production (présence de volières ou cages, parcours, vente directe…). Le conseil personnalisé, les groupes de discussions, les formations s’appuyant sur des cas concrets ont été largement plébiscités par les interviewés pour surmonter les obstacles spécifiques à certains systèmes de production. Bien qu'une amélioration du respect des règles de biosécurité ait été généralement observée par rapport aux enquêtes précédentes, cette étude a permis d'identifier des priorités en termes de conseils à apporter sur certaines mesures de biosécurité.