Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Depuis près de 10 ans, la filière avicole est confrontée à des myopathies observées essentiellement sur le filet des poulets de chair, telles que le white striping (WS) et le wooden breast (WB). Bien que des études antérieures aient démontré un lien défavorable avec la croissance et le rendement en filet des poulets, l’étiologie de ces défauts reste mal comprise. Afin de progresser dans la compréhension des modifications structurales et des acteurs moléculaires impliqués dans ces pathologies musculaires, une analyse transcriptomique sur puce poulet Agilent 8×60K ainsi que des études histologiques ont été mises en œuvre. L’étude a porté sur des muscles Pectoralis major issus de trois groupes : animaux à croissance lente (CL, n=8), animaux à croissance rapide visuellement indemnes de défauts (CR-C, n=6) ou sévèrement atteints par les deux types de défauts (CR-WSWB, n=7). La mesure du dépôt de collagène et de tissu adipeux par co-marquage immunohistochimique a montré une extension du tissu conjonctif ainsi que du tissu adipeux dans les muscles d’animaux à CR, et a permis d’affiner l’évaluation visuelle de la sévérité des défauts. L’analyse différentielle a mis en évidence un total de 10482 gènes différentiellement exprimés entre les trois groupes. L’enrichissement fonctionnel par « Gene Ontology » suggère qu’une altération du métabolisme énergétique, ainsi que du stress oxydatif a accompagné les variations de croissance et participé à l’apparition progressive des défauts WS et WB. Ce portrait moléculaire et histologique permet d’émettre des hypothèses quant aux mécanismes sous-jacents aux défauts WS et WB, et facilitera l’identification future des gènes et mutations impliqués pour limiter à terme l’apparition de ces défauts musculaires grâce à la sélection.