Publié le 2 juil. 2024
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Etude présentée aux 8èmes JRFP 2024
L'essentiel
La pisciculture d’eau douce en circuit ouvert est généralement caractérisée par la dérivation d’un bras de rivière pour alimenter les bassins d’élevage. Cette dérivation n’est toutefois pas totale, l’exploitant devant maintenir un certain débit dans le bras naturel du cours d’eau, appelé tronçon court-circuité (TCC). En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) vient instaurer la notion de débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans les eaux. Ce débit minimal ne doit pas être inférieur au dixième du module du cours d’eau, ce dernier correspondant au débit moyen interannuel. Dès lors, différentes méthodes ont vu le jour pour aider à la fixation de ce débit minimal biologique (DMB) : des méthodes hydrologiques, hydrauliques et d’habitats. L’objectif de ces méthodes est de garantir l’habitats des espèces présentes dans le milieu aquatique, en passant par le maintien de hauteurs d’eau, de vitesses d’écoulement et de substrats adaptés aux exigences ou préférences des espèces. Les modèles d'habitat conventionnels n’étant pas adaptés dans certains contextes hydrologiques (ex : cours d’eau sableux dépourvu d’habitats), et pour répondre aux demandes croissantes d’études DMB sur des cours d’eau liés à des sites piscicoles, une méthode alternative d’analyse des enjeux du tronçon court-circuité a été développée par l’ITAVI, en partenariat avec les structures professionnelles. En premier lieu, cette méthode est un outil pour l’étude de l’attractivité du tronçon court-circuité, afin de s’assurer que les poissons peuvent circuler librement et atteindre la passe à poisson. L’approche vise également à permettre l’analyse des configurations particulières de sites pouvant présenter plusieurs bras de contournement et donc envisager la nécessité ou non d’équiper en dispositifs de franchissements ces différents bras. Ensuite, il s’agit d’un outil d’aide à la décision pour la fixation des débits (notamment débit réservé et des conditions de fonctionnalité du TCC) et des périodes de variation du débit réservé dans le cadre de demande de modulation. Enfin, dans des situations spécifiques la méthode vise à identifier les habitats d’intérêts sur le TCC pour faire l’analyse de leur accessibilité et fonctionnalité selon les débits. Les prérequis pour l’application de cette méthode sont la connaissance du contexte hydrologique au droit de la pisciculture, ainsi que des espèces cibles présentes sur le cours d’eau étudié. Suivant l’objectif retenu, différents relevés terrain peuvent être réalisés sur le cours d’eau à différents débits (basses eaux, moyennes eaux, hautes eaux). Cette méthode a pour le moment été réalisée sur deux salmonicultures dans les Landes, mais son usage a pour objectif d’être généralisé sur l’ensemble du territoire. Sa simplicité de mise en œuvre doit lui permettre d’être utilisée par les structures professionnelles en région, et ainsi rentrer dans la « boite à outils » d’appui au développement de la filière.