Publié le 21 mars 2024
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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
Il a été montré dans la littérature que la réduction de la teneur en protéines brutes (PB) augmente la quantité de gras abdominal. L’augmentation du dépôt de gras est une perte d’énergie alimentaire, économiquement préjudiciable, qui pourrait également entraîner une diminution de la valeur économique et nutritionnelle de la carcasse. L’objectif de cette méta-analyse était donc de comprendre l’effet de la baisse en PB sur la quantité et la répartition de l’énergie stockée, en testant différentes unités énergétiques alimentaires. Une base de données a été constituée à partir de 30 articles publiés après 2000 (69 essais). Pour être inclus, les essais devaient utiliser des souches à croissance rapide et des aliments iso-énergie et iso-lysine. La teneur en gras total a été prédite à partir du gras abdominal avec une équation de prédiction établie à partir de 16 essais. Plusieurs unités énergétiques ont été étudiées : l’énergie métabolisable (AMEn) renseignée dans les publications (AMEnPUB, l’AMEn recalculée avec les tables INRA-AFZ (2018 ; AMEnINRA), l’AMEn prédite selon Carré et al. (2013 ; AMEnCAR), l’énergie nette prédite selon Wu et al. (2019 ; ENWU) et l’AMEn corrigée (AMEnCOR) prédite à partir d’une équation construite avec 13 essais ayant mesuré en cages métaboliques l’AMEn en réponse à la baisse en PB. La baisse d’un point de PB conduit à l’augmentation de 3% du gras total correspondant à une augmentation de l’énergie totale retenue de 75 kcal (+1,5%). Ce qui correspond à 96 kcal d’AMEn en se basant sur une efficacité moyenne de 78%. La diminution d’un point de PB a augmenté l’énergie ingéré de 22, 26 et 98 kcal pour respectivement l’AMEnPUB (P<0,05), l’AMEnINRA (P<0,05) et l’AMEnCOR (P<0,001). L’ingéré énergétique de l’AMEnCAR et de l’ENWU n’ont pas été affectés. L’augmentation de l’ingéré énergétique correspond à 23%, 27% et 102% de l’augmentation de la rétention énergétique pour respectivement l’AMEnPUB, l’AMEnINRA et l’AMEnCOR, cette dernière prenant en compte une modification de la digestibilité de l’énergie en réponse à la PB. Ainsi, ce résultat semble indiquer que la digestibilité de l’énergie est augmentée par la baisse en PB, mais que d’autres facteurs restent à étudier pour pouvoir expliquer totalement l’augmentation de la rétention énergétique.