Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Un des éléments clé d’une production avicole durable est une utilisation optimale du phosphore (P) alimentaire compte tenu de ses enjeux environnementaux. L'optimisation de l'utilisation de P nécessite d'améliorer d’une part la prédiction de la quantité de P absorbée et retenue en tenant compte des principaux facteurs de modulation et d’autre part la connaissance des besoins. Une méta-analyse a été réalisée afin de quantifier l’impact des formes alimentaires de P (P non-phytique (PNP) et P phytique (PP)), de l’apport de calcium (Ca) et de phytase microbienne (PhytM) sur la digestibilité iléale apparente de P chez le poulet de chair. Une base de données comportant 480 traitements provenant de 95 expériences dans 59 articles publiés a été utilisée et une sous-base sans phytase a aussi été créée à partir de cette dernière. Un modèle de régression linéaire multiple du P digestible (P total x Coefficient de digestibilité iléale apparente (DIA), g/kg) avec l’expérience en effet aléatoire (R² = 0,94) a montré qu’en l’absence de phytase, les DIA de P sont de 70% pour le phosphate monocalcique, 69% pour le P d’origine animale, 66% pour le PNP végétal et 55% pour le phosphate bicalcique. Lorsque PNP est exprimé comme la somme des sources végétale, minérale et animale, un effet linéaire est observé sur P digestible (P < 0,001). La DIA de PP dépend du niveau de Ca (Ca x PP, P < 0,001); montrant une DIA de 23% pour 10 g Ca/kg et 45% pour 6 g Ca/kg. Le Ca alimentaire réduit la DIA de PNP et de PP (Ca x PNP et Ca x PP, P < 0,001). La réponse en termes de P digestible à l’ajout de PhytM est quadratique et dépend de la quantité de substrat (PP x PhytM, P = 0,002) et aussi de l’apport de Ca (Ca x PP x PhytM, P < 0,001) avec une réponse en termes de P digestible à la PhytM plus importante dans le cas d’aliments riches en PP et en Ca. Cette méta-analyse permet de mieux comprendre et quantifier l’utilisation digestive de P alimentaire. Les informations générées seront utiles pour le développement d’un modèle permettant la formulation d’aliments prenant en compte les multiples interactions entre P, Ca et PhytM pour le poulet de chair.