Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Mycoplasma synoviae (Ms) est l’une des quatre espèces principales de mycoplasmes pathogènes en aviculture. Dans les années 2000, des souches de Ms à tropisme génital ont été identifiées dans des troupeaux de poules pondeuses présentant le syndrome des œufs à extrémité de verre (EAA) dans différents pays. Il s’agit d’œufs dont l’apex de la coquille est fragilisé, avec une calotte caractéristique, où la coquille est très fine, parfois molle. Les premiers cas de syndrome des œufs à extrémité de verre ont été décrits en 2009 en France. L’objectif de ce travail était de recenser les mesures mises en œuvre sur le terrain afin de minimiser l’impact d’une contamination par Ms dans les élevages de poules pondeuses d’œufs de consommation présentant le syndrome EAA. Divers acteurs de la filière poules pondeuses ont été rencontrés : neuf éleveurs de poules pondeuses en système cages aménagées et alternatifs, sept techniciens de groupements de production, sept vétérinaires, sept entreprises, trois chercheurs spécialisés, cinq représentants de laboratoire de recherche ou d’analyses. Les résultats montrent que diverses méthodes ont été mises en place. Le dépistage des élevages est récurrent (10/12 élevages enquêtés et largement recommandé) et estimé important pour les prises de décisions en cours de lot. Des mesures de maîtrise de la contamination peuvent être mises en place comme l’usage d’antibiotiques (7/12 élevages), jugé peu efficace puisque, s’il permet de faire disparaître momentanément le syndrome, ce dernier réapparait après quelques jours après l’arrêt du traitement. L’adaptation des installations de l’élevage comme une diminution de la vitesse du convoyeur permet de limiter le nombre d'œufs souillés et les temps de nettoyage des tapis de récolte. Un renforcement du protocole de nettoyage et de désinfection a été décidé dans la moitié des cas enquêtés et une réforme précoce du lot peut aussi être envisagée (2 cas). Après la réforme, des mesures de prévention peuvent être réalisées : une vaccination du lot suivant a été pratiquée dans 7/12 élevages et des apports nutritionnels complémentaires sont apportés (8/12 élevages). L'impact économique pouvant être extrêmement variable d'un élevage à l'autre, il est nécessaire d'évaluer les mesures à mettre en place au cas par cas.