Publié le 7 mai 2022

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Etude présentée aux 7èmes Jrfp

L'essentiel

Dans un contexte d’essor mondial de l’aquaculture, il est nécessaire de trouver des alternatives à l’utilisation de la farine et huile de poisson dans les aliments aquacoles pour assurer le développement durable de l’aquaculture. Les végétaux sont ainsi devenus une source importante de protéines et de lipides, notamment pour les poissons carnivores d’élevage, jusqu’à représenter aujourd’hui environ 80 % des matières premières dans les aliments commerciaux, mais un verrou existe pour leur utilisation totale (prise alimentaire, croissance, engraissement péri-visceral augmenté). Nous souhaitons optimiser l’utilisation des régimes 100 % végétaux chez la truite arc-en-ciel en supplémentant cet aliment avec des prébiotiques, connus chez les mammifères pour modifier le microbiote intestinal et ainsi modifier le métabolisme de l’hôte et l’inflammation (Backed et al, 2004 ; Guerrero et al, 2017). Des truites arc-en-ciel ont été nourries avec un aliment 100% végétal pendant 12 semaines supplémenté ou non avec un prébiotique (MOS, FOS, Inuline) à 1 ou 2%. Nous avons mesuré les changements dans la composition du microbiome intestinal, les niveaux d’AGCC (molécules clé du dialogue moléculaire microbiote-hôte) et les réponses métaboliques dans l’intestin, le foie, les muscles et les tissus adipeux. Les prébiotiques ont eu un effet significatif sur l’abondance intestinale de Bacillus, Lactobacillus et Weissella, bien que la diversité microbienne n’ait pas changé de manière significative après l’alimentation des prébiotiques. L’expression globale des gènes hépatiques était significativement différente de celle du contrôle avec des groupes nourris à l’inuline, montrant une augmentation de l’expression de plusieurs gènes du métabolisme et des récepteurs d’acides gras. Les groupes nourris par MOS ont montré une réponse dose-dépendante mais contrastée dans le foie et le muscle. En outre, une réduction significative du poids final et de la SGR a été observée chez les MOS nourris à 1%. L’inuline et MOS semblent affecter différemment le métabolisme de l’hôte, principalement dans le foie et le muscle. L’abondance relative de Lactobacillus et de Bacillus dans les groupes supplémentés en prébiotiques et leurs corrélations avec l’expression des gènes pourraient indiquer un axe prébiotique-microbiome-hôte, bien que cela n’ait pas été démontré de manière concluante par les niveaux d’AGCC. En combinaison avec un régime 100% végétal, l’inuline pourrait être un prébiotique prometteur pour la truite, ces résultats suggérant une optimisation possible du régime médiée par le microbiome de la truite arc-en-ciel.