Le taux d’incorporation ou la finesse de mouture du blé modifient-ils sa valeur nutritionnelle chez le poulet de chair ?

Deux essais ont été réalisés afin d’évaluer deux hypothèses potentiellement explicatives de la variabilité de la valeur nutritionnelle du blé. Dans un premier essai, deux profils granulométriques (fin d50=465 µm et grossier d50=757 µm) appliqués à trois variétés de blé (incorporé à 50 %), ont été évalués chez le poulet de chair ROSS 308 (n=12) à deux âges différents (9 et 24 jours). Dans le deuxième essai, des taux d’incorporation croissants de blé (0, 10, 20, 30, 40, 50, 60 et 70 %), sont évalués chez le poulet de chair (n=9) de 24 jours d’âge. Les digestibilités (CUD) de l’énergie (E), de l’amidon (Am) et de la protéine (N), ainsi que les performances ont été mesurées. Les résultats du premier essai montrent des différences (P<0,001) entre les trois blés sur les CUD E et CUDa N, sans effet de la granulométrie à J9. Des effets similaires sont observés à J24, mais seulement pour la granulométrie grossière (interaction). Aucun effet n’est mis en évidence sur le CUD Am. Dans le deuxième essai, l’incorporation croissante de blé augmente (P<0,001) l’excrétion de l’amidon (jusqu’à 4 points en moyenne), mais les résultats ne sont pas linéaires, probablement à cause des faibles effectifs. CUD Am et CUDE des aliments sont bien corrélés (R²>0,6), alors qu’aucune différence n’est observée sur les CUDa N. La valeur énergétique n’est pas significativement différente entre aliments et la valeur moyenne calculée du blé (taux 30 à 70 %) est proche des valeurs habituelles (3290 kcal/kg MS). Les blés testés ne semblent pas produire de difficultés majeures de digestibilité, en moyenne, mais la variabilité individuelle se confirme. Des taux élevés de certains blés dans les aliments semblent augmenter la proportion d’animaux présentant une mauvaise digestibilité de l’amidon. Les finesses de broyage évaluées n’améliorent pas ce constat. L’analyse de ces deux essais confirme la différence de valorisation du blé selon l’âge des poulets et montre l’intérêt d’avancer dans la compréhension des phénomènes digestifs au niveau individuel et leurs évolutions avec l’âge.