Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

Au cours de l’hiver 2020-2021, la France a déclaré 492 foyers d’influenza aviaire H5N8 hautement pathogène (HP), majoritairement localisés dans le sud-ouest. Cette nouvelle épizootie rappelait celle de 2016-2017 et soulevait des questions principalement liées aux modalités de transmission du virus et aux stratégies de détection précoce des foyers pour endiguer la dynamique épizootique. Si l’introduction initiale du virus dans les élevages en France est attribuée à l’avifaune sauvage, les modes de transmissions inter- et intra-élevages sont encore mal connus et donc mal maîtrisés. Pour documenter les modalités de transmission du virus, et éventuellement développer de nouvelles stratégies de surveillance, des prélèvements environnementaux ont été réalisés dans des élevages infectés par le virus H5N8 HP ou suspect de l’être. Ainsi, entre décembre 2020 et avril 2021, des prélèvements de poussières et aérosols ont été réalisés dans 63 élevages du sud-ouest en parallèle d’écouvillons réalisés dans le cadre de la surveillance officielle. L’ensemble de ces prélèvements ont été analysés à l’aide de méthodes officielles et les données générées ont été analysées statistiquement par modèle bayésien à classe latente afin de comparer les performances de sensibilité et spécificité des méthodes de prélèvement. Les données obtenues suggèrent de très bonnes performances de détectabilité des prélèvements environnementaux (poussières et aérosols), par comparaison avec les écouvillons trachéaux, en particulier dans les cas d’infections sans expression de signes cliniques, autrement dit, aux phases précoces d’infection. Au-delà des potentielles applications pour la surveillance, ces résultats confirment que la poussière des élevages peut être considérée comme un véhicule significatif de transmission du virus influenza H5N8.