Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Le botulisme animal est considéré en Europe depuis une dizaine d’années comme une maladie émergente préoccupante pouvant entraîner des pertes économiques majeures dans les élevages de volailles. En France une forte hausse du nombre de foyers a été observée en volaille entre 2007 et 2010. Dans ce contexte, le LNR botulisme aviaire a été mis en place à l’Anses en 2012.
L’objectif de cette étude est de présenter les caractéristiques des foyers de botulisme aviaire confirmés par le LNR botulisme aviaire depuis 2013. Le diagnostic en laboratoire est réalisé par l’analyse de foies prélevés sur des animaux symptomatiques par PCR en temps réel pour la détection des gènes codant pour les types C, D, C/D, D/C et E, après enrichissement de ceux-ci en condition anaérobie à 37°C pendant minium 24h.
Un total de 107 épisodes de botulisme aviaire confirmés par PCR des foies (67 en volaille et 40 en faune sauvage) est inclus dans cette étude. Le type C/D est le plus fréquent (80 %), suivi par le type D/C (9,2 %). Parmi les 107 foyers confirmés, les espèces aviaires concernées sont principalement les dindes (28,7% des épisodes) et les poulets (18,5 % des épisodes) en élevage et les canards (28,7% des épisodes), notamment les colverts en faune sauvage (28 épisodes sur 40 concernant les canards). Des épisodes ont aussi été confirmés en élevage de pintades, canards mulards, faisans, pondeuses et élevages reproducteurs. Les épisodes de type D et D/C ont majoritairement été diagnostiqués en élevage de dindes (92,3%).
Le botulisme est saisonnier avec un pic observé en été : 67 % des épisodes ont été diagnostiqués entre juillet et septembre, même si des épisodes sont recensés tout au long de l’année. Le nombre moyen d’épisodes de botulisme aviaire toutes espèces confondues confirmé par le LNR est relativement stable depuis 2013 (moyenne de 18,7 ±6,8 épisodes par an). Ce danger sanitaire de première catégorie reste préoccupant : le caractère sporulant de la bactérie lui confère en effet une résistance dans l’environnement entrainant un fort risque de récidive, nécessitant la mise en place d’une gestion appropriée.