Le bien-être des saumons vu par différents acteurs : où en sommes-nous ?

Parmi les nombreuses controverses actuelles relatives à la production des saumons, la prise en compte de leur bien-être, liée notamment à la démonstration de capacités sensorielles (ex. douleurs, émotions positives) et cognitives (ex. apprentissages, personnalités), fait particulièrement débat. C’est dans ce contexte que nous avons dressé un état des lieux des connaissances et exigences actuelles, basé sur une étude bibliographique comprenant 317 articles scientifiques, l’analyse des attentes de 7 ONG welfaristes ainsi que les cahiers des charges de 10 labels présentant des exigences « bien-être » et appliqués à travers le monde. Nous en avons réalisé une synthèse critique afin de dresser les avancées, les manques envers certains enjeux et de dégager quelques pistes à explorer. Ainsi, les manipulations des saumons hors de l’eau ainsi que les méthodes d’étourdissement et de mise à mort les plus controversées, dont les impacts négatifs sur les saumons sont détaillés par la littérature scientifique, font l’objet d’exigences claires dans la plupart des labels et par les ONG. En revanche, la durée de mise à jeun des saumons avant abattage, qui doit être limitée à quelques jours selon la température de l’eau et les labels considérés (notamment pour Label Rouge, Agriculture Biologique, Demeter, RSPCA et Friend of the sea) et pour les ONG, fait l’objet de peu de travaux scientifiques avec des conclusions partielles. Inversement, si les impacts positifs de différents enrichissements du milieu de vie sont connus sur plusieurs espèces de poissons marins, les recommandations des ONG et des labels sont discrètes voire absentes. De telles analyses croisées se révèlent indispensables afin de guider au mieux et de manière concertée les pratiques des producteurs mais aussi des décideurs publics.