Publié le 1 mars 2019

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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG

L'essentiel

En poulet de chair, l’alimentation multiphase, aujourd’hui généralisée sur le terrain, se traduit par des apports nutritionnels constants sur des périodes successives d’une dizaine de jours, alors même que les besoins des animaux évoluent au sein de ces périodes. En résultent alors des excès qui entrainent une augmentation du coût alimentaire et des rejets d’azote et de phosphore dans l’environnement, ou des carences qui limitent les performances. De son côté, l’alimentation de précision propose d’ajuster quotidiennement les apports nutritionnels aux besoins des animaux en croissance. Deux questions se posent alors : comment la mettre en œuvre en production de poulets de chair ? Et quels gains peut-on espérer ? La stratégie évaluée ici consiste à distribuer aux animaux une ration composée de couples de pré-aliments associés en proportions variables quotidiennement afin de reconstituer un aliment complet le plus adapté possible aux besoins des animaux. L’optimisation simultanée de la composition des pré-aliments et de leurs proportions quotidiennes, de façon à minimiser le coût, constitue un problème d’optimisation bilinéaire, résolu à l’aide du solveur Knitro. Les stratégies alimentaires multiphase (croissance, finition, retrait) et alimentation de précision (4 pré-aliments : A, B, C et D) ont été comparées dans le cas de poulets de chair nourris de 10 à 47 jours. Par rapport à la stratégie multiphase, la stratégie d’alimentation de précision utilisant successivement les mélanges A-B, puis B-C, puis C-D, permettrait une réduction du coût alimentaire de 5,6 % (moyenne de 4 contextes de prix) et des rejets d’azote et de phosphore de 11,4 % et 11,3 % respectivement. Sachant que les réductions maximales calculées, obtenues pour un aliment complet optimisé par jour (multiphase quotidien), sont de 6,3 %, 12,1 % et 12,1 % en moyenne pour le coût alimentaire, les rejets d’azote et de phosphore respectivement ; la stratégie d’alimentation de précision utilisant 4 pré-aliments s’avèrerait un excellent compromis permettant également de limiter le nombre d’aliments différents à produire et à livrer sur l’élevage. Ces résultats prometteurs devront néanmoins être validés à travers un essai zootechnique avant d’être déployés sur le terrain.