La chémérine dans le blanc d’œuf : un biomarqueur du développement embryonnaire aviaire pour la sélection génétique ?

Les entreprises de sélection avicoles ont comme objectif la production de poussins d’un jour viables et robustes. Cependant, le taux de mortalité embryonnaire pendant l’incubation peut atteindre 40% selon l’espèce. Il est nécessaire d’identifier de nouveaux prédicteurs de la reproduction afin de pouvoir sélectionneurs ces caractères et d’améliorer les performances. Les objectifs de notre étude sont (1) de quantifier la concentration de chémérine dans l’albumen durant le cycle de ponte chez des lignées de poules pondeuse et chair ainsi que sur leurs descendants respectifs, (2) d’établir des corrélations (Pearson) avec les performances de reproduction des animaux et d’estimer l’héritabilité de ce caractère (3) d’investiguer le rôle de la chémérine durant le développement embryonnaire. Les œufs ont été collectés durant 5 jours consécutifs à 3 moments du cycle de ponte : avant, après le pic de ponte et avant la réforme. Après avoir pesé les constituants de l’œuf, un échantillon d’albumen a été collectée afin de doser la concentration de chémérine par ELISA. Parallèlement, des œufs fertiles ont été injectés à 7 jours d’incubation d’anticorps inhibant le système chémérine afin d’évaluer le taux d’éclosabilité et le poids des poussins à l’éclosion. Les lignées de poules se différencient à la fois sur le poids de l’œuf, du blanc et du jaune au cours du cycle de ponte. De même, des concentrations de chémérine significativement différentes entre les lignées sont observées au cours du cycle de ponte. La concentration de chémérine est positivement corrélée avec les taux de fécondité et fertilité pour la lignée de pondeuse tandis qu’elle négativement corrélée avec les taux de ponte et fertilité pour la lignée de chair. Egalement, l’injection d’anticorps anti-chémérine diminue l’éclosabilité et le poids du poussin dès la faible dose de 0,01 ng/mL. La concentration de chémérine dans le blanc d’œuf varie d’une part au cours du cycle de ponte et d’autre part entre les lignées. Elle est corrélée avec des performances de reproduction et son inhibition entraine une mortalité embryonnaire accrue. L’ensemble suggère donc un rôle durant le développement embryonnaire aviaire et une potentielle utilisation de ce biomarqueur en sélection génétique.