Publié le 5 juil. 2022

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Etude présentée aux 7èmes Jrfp

L'essentiel

Une demande croissante dans la région Nord-Ouest de l’Europe pour des sources durables de poissons faisant partie d'une alimentation humaine saine est démontrée. L'aquaculture est une industrie en pleine croissance. Cependant, elle s'appuie actuellement sur des aliments formulés à partir de farines et d'huiles de poisson, riches en protéines et en acides gras indispensables à la production piscicole. Ces sous-produits de la pêche proviennent de l'exploitation des stocks naturels, qui est un problème croissant menaçant les milieux aquatiques. De plus, l'utilisation de sources de protéines conventionnelles (soja, blé, maïs et sous-produits animaux) connaît des carences liées à la concurrence entre l'alimentation humaine et animale ainsi qu'aux préoccupations de durabilité des chaînes d'approvisionnement et de production (Sagaram et al., 2021). Les algues pourraient remplacer les composants de la farine et de l'huile de poisson pour la nutrition des poissons. L'utilisation d'ingrédients microalgaux dans les aliments aquacoles a été étudiée sur plusieurs espèces de poissons et différentes microalgues ont été testées comme ingrédients alimentaires (Enzing et al. 2014 ; Camacho et al., 2019). Cependant, l'utilisation des microalgues dans l'alimentation des poissons est actuellement limitée par le coût de production (Silkina et al, 2019). Par conséquent, l'utilisation de microalgues produites sur digestat pourrait présenter un avantage stratégique, car le coût associé à la supplémentation en nutriments pour la croissance des microalgues est nettement inférieur lorsque la principale source de nutriments est fournie par le digestat. La combinaison de la culture de microalgues et des technologies d’AD contribuerait à une industrie aquacole durable et économiquement saine dans le contexte de l'économie circulaire. Dans l'étude présentée, l'utilisation d'un ingrédient microalgal, produit à partir de digestat, dans la formulation d'un aliment aquacole a été étudiée. Scenedesmus obliquus (S. obliquus) était l'espèce de microalgue sélectionnée dans cet essai, et après hydrolysation de la biomasse, l'ingrédient microalgal a été utilisé pour formuler un aliment aquatique à tester sur des juvéniles de Tilapia du Nil Oreochromis niloticus. Les données de taille et de poids recueillies dans la présente étude ont révélé une croissance moindre et plus lente du tilapia lorsque les poissons étaient soumis à un régime à base d'algues, ce qui laisse penser que l'aliment ALG-AD projet seul pourrait ne pas être suffisamment compétitif dans un cadre commercial. Cependant, des données complémentaires sur le microbiome intestinal ont démontré que le changement de régime provoquait une perturbation de la flore microbienne du Tilapia, ce qui était susceptible d'être à l'origine de la croissance lente observée au cours de l'essai.