Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

Les épizooties récentes d’influenza aviaire hautement pathogène touchant particulièrement les élevages de canards en plein air du Sud-Ouest de la France ont amené à questionner le rôle épidémiologique de l’avifaune fréquentant ces élevages. Autour d’un élevage de canards gras, nous avons observé l’avifaune sur les parcours extérieurs afin de quantifier et qualifier les occasions de contacts avec les canards, et nous avons collecté des prélèvements biologiques sur l’avifaune, les parcours et les canards afin de comparer leur profil microbiologique et rechercher de possibles échanges infectieux par l’étude de marqueurs robustes. Les interactions avec les canards et leur environnement étaient largement dominées en fréquence et proximité par les bergeronnettes grises (Motacilla alba) et les moineaux (Passer domesticus, P. montanus), permettant d’éventuelles transmissions infectieuses directes et indirectes. Le profil microbiologique des parcours était semblable à celui des canards, révélant de nombreux lots excréteurs de virus influenza faiblement pathogènes, ainsi que de Chlamydia psittaci et de gammacoronavirus de canards. Dans l’avifaune, les niveaux d’excrétion et de séropositivité faibles et sporadiques n’ont pas permis de montrer un risque d’infection majoré pour certaines espèces ou périodes. En outre, aucune identification virale ou bactérienne de l’avifaune n’était commune avec l’élevage, suggérant l’absence d’échanges infectieux. Il semble donc que l’avifaune commensale ne joue qu’un rôle épidémiologique mineur pour les élevages de canards en plein air, mais les contacts intenses observés ne permettent pas d’exclure les échanges.