Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Les palmipèdes en élevage rejettent entre 60 et 87 g d’azote et entre 26 et 41 g de phosphore total sur les parcours. L’effet protecteur du couvert végétal est important en période hivernale car, bien que la minéralisation de la matière organique et le développement de la végétation soient ralentis, il permet de favoriser les mobilisations des éléments minéraux au printemps en fin de période végétative, limitant lessivage et ruissellement des particules. En pratique, un couvert herbacé présente des limites liées à la pression exercée par les palmipèdes. Pour évaluer les rejets et l’impact environnemental, une comparaison des pratiques d’élevage courantes semble être intéressante. Pour cela, en hiver, 800 canetons mulards ont été répartis en 2 modalités (4 répétitions/modalité) : soit les animaux étaient dans le bâtiment la nuit et avaient accès au parcours la journée avec l’abreuvement et l’alimentation à l’intérieur du bâtiment (modalité INT) ; soit les animaux n’avaient plus accès au bâtiment dès 28 jours et avaient l’alimentation et l’abreuvement à l’extérieur (modalité EXT). Chaque groupe d’animaux a eu accès à un parcours herbeux de 0.3 ha. Des prélèvements de sol en fonction des zones de fréquentation (forte fréquentation à proximité du bâtiment et faible fréquentation en fond de parcours) ont été effectués dès le début d’accès des animaux au parcours, à la fin de la période d’élevage et deux mois après celle-ci ainsi que sur les litières. Les lombriciens ont fait l’objet de comptages en fin de bande en fonction des zones de fréquentation. Les premiers résultats montrent une forte présence de lombriciens à proximité immédiate des bâtiments (85/m² à proximité du bâtiment, 64/m² en milieu de parcours et 44/m² en fond de parcours) liée à une quantité de déjection plus importante sur cette zone. Les rapports C/N entre 9,6 et 12,1 indiquent une bonne minéralisation des éléments du sol. Les taux de phosphore des deux conduites sont en moyenne supérieures au témoin (0,94 g/kg vs 0,61 g/kg). Ces tendances à la hausse des taux de phosphore sont corrélées avec la nature du sol argilo-calcaire peu sensible au lessivage. Concernant les litières, la conduite extérieure montre des taux de phosphore inférieurs à la conduite intérieure (0,24 % vs 0,73 %) en lien avec le mode d’élevage. Les deux conduites ne génèrent pas de grandes différences en matière d’impacts sur l’environnement.