Publié le 1 mars 2017

Téléchargements

Télécharger l'article

L'essentiel

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires produits par certaines moisissures. La présence de ces contaminants dans les aliments destinés aux animaux est un problème majeur, car les mycotoxines peuvent avoir des effets néfastes variés sur leur santé, en impactant notamment certaines fonctions telle que la reproduction. L’objectif de notre démarche est d’évaluer l’impact des principales fusariotoxines, in vivo et in vitro sur les fonctions testiculaires du poulet de chair. Pour l’essai in vivo, 5 groupes de 12 poulets de chair (Ross PM3) ont reçu de la naissance à l’abattage (35 jours d’âge) les aliments suivants : un aliment témoin sain ou un des 4 aliments expérimentalement contaminés avec du déoxynivalénol (DON, 5mg/kg), des fumonisines (FBs, 20 mg/kg), de la zéaralénone (ZEA, 0,5 mg/kg) en contamination unique ou contenant les 3 mycotoxines. Les mycotoxines nécessaires aux expérimentations ont été obtenues par culture de souches fongiques toxinogènes. L’analyse de la croissance et l’examen histologique du testicule ont montré que l’activité proliférative du testicule, est augmentée chez les animaux exposés aux FBs, en comparaison du groupe témoin. Par contre, aucune différence sur les marqueurs de mortalité cellulaire (activité caspase 3 et immunomarquage TUNEL), d’inflammation (IL6, IL1β et IFNɣ), ou de stress oxydatif (capacité antioxydante et activité de la catalase) n’a été révélée entre les lots. Des mycotoxines purifiées et diluées dans un solvant (DMSO) ont été testés sur des cultures testiculaires de poulets après 96h d’exposition. Les résultats ont confirmé les données in vivo montrant aucun effet à faible dose et un effet négatif des doses élevées (FB1: 100 nM ; ZEA : 30 µM, DON 1µM). En conclusion, in vitro, seules des fortes doses peuvent conduire à des lésions testiculaires mais in vivo les doses maximales autorisées n’induisent pas d’effet négatif notable sur les testicules de poulets élevés jusqu’à 35j.