Impact des mesures de reduction des antibiotiques sur la presence de residus dans les muscles de volailles et les œufs

Dans le contexte actuel de promotion d’un usage prudent et raisonné des antibiotiques pour réduire les risques d’antibiorésistance (Plan EcoAntibio 2017 piloté par le ministère de l’Agriculture), l’accent est mis en élevage sur le bon usage de ces médicaments au niveau des différentes filières animales. Dans la filière avicole, des efforts collectifs ont été réalisés puisque l’exposition des volailles en termes d’indicateur ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) a diminué de 43 % entre 2016 et 2011. Une diminution de l’usage de l’aliment médicamenteux a également été constatée. La surveillance des résidus de médicaments vétérinaires est régie par des plans nationaux de contrôle des résidus (directive 96/23/CE). Le contrôle à l'abattage concerne principalement le contrôle ciblé des substances autorisées et de certaines substances interdites. En France, une partie du programme de contrôle des antibiotiques est actuellement assuré par une méthode innovante multi-antibiotiques utilisant la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse et validée selon les critères européens en la matière. Cette stratégie est maintenant mise en œuvre depuis 6 ans au niveau des laboratoires officiels d’analyse. Pour le dépistage des antibiotiques dans les œufs, une méthode innovante basée sur un biocapteur optique est actuellement utilisée. Un bilan de l’évolution des résultats des plans de contrôle français pour les antibiotiques dans les muscles de volailles (poulet de chair, dinde, autres volailles) et dans les œufs (poule, caille) est présenté pour la période 2011-2016. Les résultats montrent que les volailles et les œufs commercialisés en France sont en grande majorité exempts de ces substances chimiques réglementées. Moins de 0,3 % des muscles et des œufs analysés ont montré des résultats non conformes (concentration au-dessus des LMR) pour ces contrôles ciblés. Les familles d’antibiotiques les plus fréquemment à l’origine des non conformités sont les tétracyclines et les sulfamides. Les effets positifs du 1er plan EcoAntibio sont aujourd’hui observés grâce à ces dispositifs de surveillance.