Impact de la sélection divergente pour le pH ultime du filet sur les performances en élevage et intéraction avec l’alimentation

L’objectif de l’étude était d’évaluer les conséquences d’une sélection sur le pH ultime et la qualité du filet sur les performances en élevage des animaux. Nous nous sommes basés sur un dispositif expérimental factoriel qui nous a permis de déterminer les performances d’élevage et la qualité des produits dans des conditions d’alimentation standard (3150 kCal/kg, 20% MAT, 1% Lys) mais aussi la réponse des deux lignées (pHu+ et pHu-) à un régime carencé en acides aminés (-30% de Lys et un ratio autres acides aminés/Lys supérieur de 10%). Nous avons confirmé l’effet très important de la sélection sur plusieurs paramètres de qualité, le filet des animaux pHu+ étant beaucoup moins pâle, exsudatif et plus apte à la transformation que celui des animaux pHu-. En revanche, la sélection n’a pas affecté les performances en élevage (poids vif et indice de consommation), même si la qualité des aplombs (mesurées au travers du Gait Score) des poulets pHu+ est apparue moins bonne que celle des pHu- dans les conditions d’alimentation favorisant la croissance (régime équilibré). Face à une carence en acides aminés, les animaux des deux lignées ont réduit de façon similaire leur croissance avec des effets notables sur la composition corporelle, notamment une réduction des rendements en filet et une augmentation de l’engraissement abdominal. Le régime carencé en acides aminés a également eu un effet sur la qualité du filet via une diminution modérée du pH ultime qui a conduit, quelle que soit la lignée, à la production de viande de moindre qualité technologique et sensorielle. En conclusion, notre étude montre qu’il est possible de sélectionner la qualité de la viande sans affecter les performances en élevage des poulets. Elle confirme par ailleurs l’impact potentiel de l’alimentation finition sur le pH ultime et la qualité du filet, et ce quelles que soient les caractéristiques musculaires de l’animal. Enfin, cette étude montre des effets cumulatifs de la sélection et de l’alimentation, dont l’impact peut être majeur sur la qualité des viandes.