Impact de la durée de mise au froid des œillés de truite arc-en-ciel

Afin d’étendre la disponibilité d’œufs de truite arc-en-ciel au stade œillé (commercialisable et transportable), une pratique courante des sélectionneurs est le stockage au froid (2-4°C) pendant des durées variables, allant jusqu’à 2-3 semaines. Or, des études récentes ont montré que l’exposition précoce à des stimuli environnementaux (tels que l’hypoxie ou la température) pouvait avoir un impact sur la physiologie des poissons à plus ou moins long terme. Objectifs : Nous avons étudié les conséquences de la mise au froid (3°C pendant 15 jours) des œillés de truite arc-en-ciel sur plusieurs caractères d’intérêt aquacole, à savoir les performances zootechniques, le métabolisme intermédiaire, le développement du muscle et la qualité des produits, ainsi que la résistance à des stress ultérieurs. Méthodologie : Les œillés de deux lignées expérimentales divergentes pour la teneur en lipides du muscle, lignée grasse (LG) et lignée maigre (LM), ont été soit placés au froid (3°C pendant 15 jours) puis à 12°C, soit gardés en condition contrôle (12°C). Ces lignées représentent un modèle biologique pertinent car elles possèdent un métabolisme intermédiaire et énergétique bien différencié. Il est donc possible qu’elles réagissent différemment à l’effet du froid pendant l’incubation. Des analyses d’expression de gènes ont été effectuées à 4 stades (œillés, alevins, juvéniles et portion). Le développement du muscle a été étudié par histologie aux stades alevin, juvénile et portion ; la qualité des produits au stade portion. L’impact de la mise au froid sur le métabolisme intermédiaire et la résistance à des stress aigus de température et de confinement a été étudié sur des juvéniles de 7 mois. Résultats : Pendant toute la durée de l’élevage, il n’y a eu aucun impact significatif de la mise au froid des œillés sur la survie, l’éclosion, les malformations ou la croissance des poissons. Les analyses effectuées confirment les différences précédemment observées entre les deux lignées en termes de métabolisme intermédiaire, de nombre et taille de fibres musculaires, et de qualité des produits, mais ne révèlent aucun impact significatif de la mise au froid sur ces caractères. Enfin, les deux lignées ont répondu différemment aux tests aigus de confinement et de température, mais la température n’a pas impacté leur réponse. Conclusions : Nos résultats montrent que le stockage au froid des œillés de truite-arc-en-ciel n’impacte pas significativement les performances zootechniques, le métabolisme et la physiologie des poissons aux stades étudiés. Financement : FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) – projet EpiCOOL numéro PFEA470018FA1000015