Publié le 1 mars 2015

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L'essentiel

Il existe chez les animaux et l'Homme une mémoire de l'environnement embryonnaire (nutrition, stress, polluants...) qui peut influencer le métabolisme des individus à l'âge adulte. Cette mémoire de l’environnement précoce est expliquée en partie par des variations de l’état épigénétique des gènes, transmises au cours des divisions cellulaires au cours du développement et influençant la façon dont des gènes impliqués dans divers processus physiologiques et métaboliques s’expriment. La compréhension des mécanismes d'action de l'environnement précoce, notamment l'alimentation maternelle et les pratiques d'élevage pour les animaux de rente, représente une réelle opportunité pour améliorer la santé et le bien-être des animaux. Le poulet, de par son développement embryonnaire dans l'œuf, est une espèce agronomique de choix pour manipuler directement l'environnement précoce et en étudier l'impact sur le devenir de l'animal. L'incubation des œufs est déterminante pour le développement du poussin, et différents paramètres d'incubation doivent être contrôlés. Dans un contexte de réchauffement climatique et d'augmentation de la production avicole dans les pays chauds, il est possible d'améliorer la résistance à la chaleur et le bien-être des poulets de chair en augmentant de manière cyclique la température d'incubation des œufs lors de l'embryogenèse. Cette manipulation thermique embryonnaire (MT) permet d'améliorer la thermotolérance des animaux à l'âge d'abattage sans impact négatif sur l'éclosabilité, la composition corporelle ni la qualité de la viande des animaux. La MT est associée à des changements d'expression de gènes qui perdurent durant le développement des animaux, suggérant des perturbations épigénétiques sous-jacentes. Dans cette communication, nous analysons l'impact de la MT sur la méthylation de l'ADN à l'échelle du génome.