Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
La coquille d’œuf constitue une barrière physique contre les chocs mécaniques et la pénétration microbienne. Son intégrité est cruciale pour assurer la qualité hygiénique de cet ingrédient de base de la consommation humaine et limiter le nombre d’œufs déclassés pour défaut de coquille. Dans ce contexte, nous caractérisons différents marqueurs qui influencent l’ultrastructure de la coquille et déterminent sa solidité. Ces marqueurs constituent des candidats biologiques utilisables en sélection génomique pour renforcer la solidité de la coquille. La coquille est constituée à 95 % d’une phase minérale de carbonate de calcium (calcite) et à 3,5 % d’une matrice organique principalement constituée de protéines. La formation de la coquille résulte d’un processus de biominéralisation contrôlé et extracellulaire qui a lieu dans l’utérus. Ce processus implique un fluide dans lequel baigne l’œuf lors de la formation de la coquille et une forme transitoire de carbonate de calcium amorphe (ACC). Cette forme transitoire serait stabilisée et transportée par des vésicules extracellulaires du fluide utérin jusqu’au site de la minéralisation. Ce travail vise à mettre en évidence et caractériser le rôle des vésicules extracellulaires dans le processus de minéralisation. Dans un premier temps, la RT-qPCR en temps réel a permis de quantifier l’expression de gènes cibles vésiculaires dans différents tissus. Les résultats confirment une forte expression des acteurs moléculaires clefs de ce système (edil3, anxa1, anxa2) au niveau des régions de l’oviducte impliquées dans la formation de la coquille. Dans un second temps, une analyse par microscopie électronique à transmission a été couplée à une analyse élémentaire sur le fluide utérin collecté pendant la minéralisation. Les vésicules extracellulaires (~300 nm) ont pu être visualisées ainsi que le carbonate de calcium qu’elles contiennent. Des Western Blots ont permis de confirmer la présence d’un des acteurs clefs dans les vésicules purifiées. Les résultats de cette étude montrent pour la première fois l’implication du transport vésiculaire du calcium dans la biominéralisation de la coquille d’œuf.