Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Les recherches sur la génétique des comportements en aviculture ont longtemps poursuivi un double objectif. Il fallait tout d’abord adapter l’animal à son environnement, au moment où les conditions d’élevage devenaient standardisées et optimisées afin de maximiser la production. Les travaux dans ce cadre ont notamment porté sur la génétique des comportements sociaux et de peur, afin que les animaux soient capables de vivre en groupes de grande taille et pour éviter les comportements de picage, en particulier chez les poules pondeuses. Un second objectif était de contrebalancer les effets négatifs sur le bien-être de la concentration des efforts de sélection sur quelques critères de production. La croissance rapide et l’augmentation du rendement en filet des poulets de chair ont été tout particulièrement associées à des troubles tels que les boiteries ou des problèmes cardio-vasculaires. Cet objectif est toujours d’actualité avec la question de la douleur chez animaux atteints de myopathies (white striping, wooden breast).
Aujourd’hui, les systèmes d’élevage se diversifient à la fois pour faire face au changement du contexte de production mais également pour mieux intégrer les attentes de la société vis-à-vis de l’élevage. Plutôt que d’adapter l’animal à son environnement, il s’agit donc désormais d’améliorer le dialogue entre l’animal et son environnement et de rééquilibrer les rapports entre production et bien-être animal, dans un contexte de production fluctuant et moins optimisé qu’auparavant. La tolérance à la chaleur devient par exemple un critère important face au changement climatique, y compris dans les pays tempérés. En outre, l’évolution de la production vers des systèmes de plus en plus ouverts vers l’extérieur va conduire à étudier la capacité d’adaptation des oiseaux à des facteurs tels que la lumière naturelle ou leur potentiel à utiliser les parcours et les enrichissements de milieu. Emergent enfin aujourd’hui des travaux visant à prendre en compte, dans la compréhension du bien-être animal, l’ensemble de l’histoire de vie des animaux en déterminant différents types de personnalité chez les animaux.