Publié le 1 mars 2019

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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG

L'essentiel

À partir du milieu des années 1990, la croissance de la production mondiale de viande de volaille s’est accélérée concomitamment à un développement des échanges mondiaux (4 % de la production mondiale en 1990 contre 12 % en 2015). Ce développement rapide est lié à l’émergence de nouveaux acteurs mondiaux, notamment en Amérique du Sud, en Asie et plus récemment dans l’ancien espace soviétique. Derrière ces acteurs conquérants des marchés mondiaux, agissent des entreprises ayant su profiter des opportunités qu’offraient les grands bassins de consommation au-delà de leurs frontières pour appuyer leur développement. Les accords de Marrakech de 1994 et la baisse des tarifs douaniers qu’ils ont actés a été un élément accélérateur du développement de ces entreprises. Cela a été particulièrement vrai concernant l’accès au marché européen, marché à forte valeur ajoutée accessible (contrairement aux US) pour ces opérateurs qui leur permet d’arbitrer leurs équilibres matières vers d’autres marchés. Cette logique s’est poursuivie par la signature d’accords bilatéraux et/ou de règlements de différents à l’OMC. Dans le cas des grands exportateurs mondiaux que sont le Brésil, la Thaïlande et plus récemment l’Ukraine, le passage d’un marché national vers le marché mondial s’est souvent, voire toujours, accompagnée d’un soutien direct ou indirect de la puissance publique de leur pays d’origine et/ou des grandes institutions financières internationales. À partir du milieu des années 2\PDF\2019JRA, les entreprises leaders de ces pays ont initié un mouvement de développement de bases de production hors de leurs pays d’origine d’une part pour se rapprocher de leurs débouchés dans un contexte concurrentiel renforcé mais également bénéficier d’accords bilatéraux ou encore diversifier leurs risques dans un contexte de récurrence des épisodes d’influenza aviaire perturbant les échanges mondiaux. Ces acteurs mondiaux originaires du Brésil, de Thaïlande ou d’Ukraine sont ainsi des concurrents majeurs des filières européennes sur les marchés internationaux mais surtout sur leur marché intérieur. Au-delà des différentiels de compétitivité liés aux matières premières destinées à l’alimentation animale, la dimension de ces entreprises et leur modèle agro-industriel très fortement intégré les différencies des opérateurs d’Europe de l’Ouest.