Publié le 1 sept. 2015
Téléchargements
Télécharger l'articleL'essentiel
Les travailleurs agricoles sont exposés à des bioaérosols qui peuvent avoir un impact sur leur santé respiratoire. Dans les couvoirs de palmipèdes, les employés triant et sexant les canetons sont aussi exposés à ces poussières mais leur incidence sur la santé respiratoire est mal connue. Une étude épidémiologique a été réalisée en 2013 dans 14 couvoirs de canards situés dans l’Ouest de la France afin de caractériser l’exposition des travailleurs aux poussières et son éventuel impact sur leur santé. L’exposition aux poussières inhalables (diamètre inférieur à 100 µm) et aux poussières alvéolaires (inférieures à 5 µm) de 57 employés travaillant au poste de tri des canetons a été mesurée avec des capteurs portatifs (CIP 10, TECORA, France). L’exposition aux poussières de 35 salariés travaillant exclusivement en zone d’incubation, et donc non exposés au duvet, a été mesurée pour la comparer à celle des travailleurs en zone d’éclosion. L’exposition des personnes en salle de tri était significativement supérieure à celle des travailleurs en zone d’incubation pour les poussières inhalables (14,58±9,96 mg/m3vs. 0,45 ± 0,98 mg/m3, P<0,001) et alvéolaires (0,47 ± 0,28 mg/m3vs. 0,12 ± 0,12 mg/m3, P<0,01). Environ deux tiers des salariés travaillant en salle d’éclosion étaient exposés à un taux de poussières inhalables supérieur à la valeur réglementaire maximale (10mg/m3), ce qui montre la nécessité de porter un masque respiratoire adapté lors de la manipulation des canetons. L’amélioration de la ventilation dans les salles de tri ou la mise en place de dispositifs spécifiques pour la récupération du duvet permettraient de limiter l’exposition des travailleurs aux poussières.