Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Plus de 32000 personnes travaillent dans les abattoirs de volailles français. Parmi elles, les professionnels manipulant les oiseaux vivants peuvent être exposés à des aérosols composés de poussières et de microorganismes. L’étude ACCROCH’AIR a été menée par l’ITAVI et l’Anses dans 17 abattoirs de volailles du Grand-Ouest de la France afin d’évaluer les effets potentiels de ces bioaérosols sur la santé des travailleurs au poste d’accrochage des volailles. Trente visites de mesures ont été réalisées en 2015 sur 27 chaînes d’abattage afin de quantifier l’exposition de 109 accrocheurs aux poussières. L’empoussièrement total ambiant au poste d’accrochage varie fortement selon les dispositions des locaux : les cabines d’accrochage cloisonnées peuvent présenter des niveaux élevés de poussières même en présence de systèmes de ventilation spécifiques comme des caissons ou dosserets aspirants ; la présence d’une gaine de ventilation, en augmentant le renouvellement de l’air, tend à diminuer cet empoussièrement. Le taux de poussières est généralement plus faible dans les postes d’accrochage ouverts sur le hangar de réception des volailles, le volume très important du local permettant une diffusion rapide des poussières loin des opérateurs. Néanmoins, l’exposition des professionnels aux poussières inhalables (diamètre inférieur à 100 µm) est souvent élevée quel que soit l’aménagement du poste d’accrochage. L’exposition aux poussières alvéolaires (< 5 µm) est également importante bien que généralement inférieure au seuil réglementaire. Ces expositions sont étroitement corrélées au taux de poussières ambiant, montrant que les mesures préventives ou correctives qui pourraient être mises en place au niveau de la zone d’accrochage auront un impact significatif sur les expositions individuelles. Une évaluation plus poussée des moyens de prévention collective à mettre en œuvre doit donc être initiée pour chaque poste de travail pour les conditions les plus à risque identifiées. Le port d’équipement de protection individuel adéquat (masque FFP2) est en attendant indispensable pour les professionnels travaillant au poste d’accrochage. L’analyse des résultats médicaux actuellement en cours permettra de déterminer si l’exposition aux poussières a un impact sur la santé respiratoire des professionnels.