Publié le 1 mars 2015

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L'essentiel

Le développement des modes d’élevage avicole en plein air répond à une double préoccupation d’améliorer le bien-être des animaux et de favoriser des produits de qualité. Néanmoins, l’apport récurrent de fientes dispersées sur des surfaces relativement faibles, peut conduire à l’accumulation d’éléments-traces métalliques, ce qui représente un risque environnemental potentiel. L’objectif de cette étude est de quantifier et de cartographier l’accumulation de cuivre (Cu) et de zinc (Zn), entre 2009 et 2014, dans les sols de deux parcours de 2500 m², à l’issue de l’élevage de 8 bandes de poulets sous label biologique. Les deux parcours, l’un sous couvert arboré, l’autre sur prairie, sont situés au sein de l’expérimentale de l’INRA du Magneraud et font l’objet d’un suivi précis des flux liés à l’élevage. La méthodologie repose en premier lieu sur une approche par bilan des entrées et des sorties de Cu et Zn dans les bâtiments pour estimer les rejets sur les parcours. Elle est confrontée à une cartographie de l’évolution des stocks de P, Cu et Zn dans les sols des deux parcours, à deux niveaux (0-5 cm et 5-15 cm) et à 3 dates en 2009, 2010 et 2014. La cartographie des stocks permet d’évaluer la variabilité spatiale des apports au sein des parcours et de préciser l’évolution des zones les plus proches des bâtiments, a priori les plus affectés par les apports. Les résultats montrent des différences fortes d’évolution entre les 2 périodes : la période 2009-2010, correspondant à la phase d’élevage la plus intensive, se caractérise par un accroissement rapide des stocks dans les sols, détecté par les deux approches, mais affiné par la cartographie des sols, qui identifie une zone d’accumulation dans une bande de 20 m bordant le bâtiment. La période 2011-2014 correspond à une phase d’accumulation très modérée s’expliquant par un élevage moins intensif et un ratio plus faible d’excrétion sur le parcours. Les résultats mettent en exergue l’importance des rejets dans le fumier des bâtiments et permettent d’évaluer l’effet du temps passé à hors dubâtiment qui diffère selon le parcours. Ils permettent d’établir un modèle dynamique et spatialisé d’évolution de l’accumulation, qui identifie des risques de contamination excessive de Cu et Zn dans les sols à l’échelle de quelques décennies, principalement à proximité des bâtiments et la nécessité de réduire la pollution des sols à travers la nutrition des animaux et la gestion des parcours.