Publié le 1 mars 2015

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L'essentiel

L’agriculture dans son ensemble est de plus en plus confrontée à des questionnements sur la santé humaine, la relation de l’agriculteur à son travail, l’environnement, le bien-être animal, etc. Aussi, pour dépasser ces controverses, les agriculteurs gagneraient à faire évoluer les systèmes d’élevage en prenant en compte non seulement les connaissances basées sur un savoir technique, mais aussi les avis émis par les parties prenantes non-spécialistes. La recherche peut contribuer à traiter cette question par ses approches biotechniques, sociales, globales et/ou participatives, et enfin la production d’expertises collectives. Ces apports de la recherche ne sont toutefois pas suffisants. En effet, la dissymétrie d’information et dans les rapports de force entre le citoyen, l’expert et le politique rend nécessaire que les échanges soient réalisés sur des pas de temps suffisamment longs pour aboutir à un traitement des divergences qui ne sera pas fondé seulement sur des arguments techniques ou scientifiques. Pour comprendre, prendre en charge et ainsi dépasser les controverses, les acteurs de la filière avicole gagneraient dans un premier temps à mieux connaître leurs parties prenantes, être formés pour savoir parler de leur métier et adapter leur discours en fonction de leur interlocuteur et du contexte, sans distordre la réalité. La création d’instances de rencontres et la mise en œuvre de processus d’échanges sécurisés constituent également des facteurs clés de succès : chacun doit comprendre comment il est perçu, entendre les attentes et contraintes d’autrui et cerner les zones incertitudes à la source des controverses. Il s’agit ainsi de faire émerger des points de convergence et enclencher une dynamique de progrès.