Publié le 21 mars 2024
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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
La consommation d'œufs en France, en constante progression depuis 2012, a été stimulée par les restrictions liées à la Covid-19, enregistrant un rebond de 13,4% en 2020. Depuis, et malgré les crises qui ont touchées la filière (IAHP, Ukraine), les œufs demeurent un produit de large consommation. En 2022, 96,5% des ménages achètent des œufs. Néanmoins cette progression des achats cache des tendances hétérogènes de consommation selon le segment. La transition vers des systèmes alternatifs à la cage s'est accélérée depuis 2018, avec un engagement de la filière et des opérateurs. Cela soulève des questions sur l'impact de cette transition sur les habitudes d'achat des ménages : est-ce que le transfert des achats a suivi la même tendance que l’offre en production. La production d'œufs bio a également connu une forte accélération entre 2016 et 2020, entraînant une situation de surproduction depuis fin 2020. En 2022, dans un contexte très inflationniste, les achats en bio reculent de 11% par rapport à 2021, atteignant même un niveau inférieur à celui de 2019. Il est essentiel d’analyser en détail les composantes de cette diminution et d'identifier les circuits et les foyers qui ont contribué à ce déclin. Cet article procède d'abord à une analyse de la dynamique et de la structure de la consommation d'œufs selon entre 2019 et 2022. Ensuite, il se penche sur la consommation d'œufs bio et la crise que traverse ce segment. Ce travail mobilise principalement les données du Panel Kantar, pour analyser l’évolution des achats des ménages sous leurs différents aspects (volumes/dépenses, segment, circuits, profil des foyers…). Une grande partie de cette analyse sera dédiée au bio. Il ressort de ce travail que, entre 2019-2022, les achats d’œufs ont progressé de 2,5% avec des dépenses 9,4% supérieurs à 2019, les œufs cage ont reculé de 31%, tandis que ceux au sol ont grimpé de 161%, de même pour le plein air (+20%). En revanche, les achats d’œufs Label Rouge et biologique ont reculé respectivement de 11,5% et 2,6%. Cette réduction en bio touche principalement les foyers aisés, les consommateurs de moins de 35 ans et les jeunes-célibataires. Bien que la demande bio ait progressé dans certains circuits, la diminution des achats entre 2019-2022 est attribuable principalement aux hypermarchés avec une baisse de 10% des volumes, ce circuit couvre désormais 37% des achats bio contre 41% en 2019.
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