Publié le 21 mars 2024
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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
Les freins sociologiques vis-à-vis du changement en matière de biosécurité sont nombreux et difficiles à appréhender par les audits des pratiques. Une méthodologie, permettant d’évaluer à la fois le niveau de biosécurité et l’attitude de l’éleveur vis-à-vis de la biosécurité a donc été testée dans le projet NetPoulsafe. Dans 16 fermes pilotes, l’outil « Biocheck.Ugent » quantifiant le niveau de biosécurité a été utilisé conjointement au modèle ADKAR® adapté à la biosécurité. Ce dernier se base sur un entretien semi-directif notant de 1 à 5 les éléments d’attitude impactant le changement de pratiques (Sensibilisation, Volonté, Connaissance, Capacité, Renforcement). Deux entretiens ont été réalisés dans chaque ferme, à 6 mois d’intervalle, entrecoupés par un accompagnement personnalisé. Le score initial de Biocheck.Ugent souligne les mesures de biosécurité à améliorer, et celui d’ADKAR® indique quels éléments d’attitude freinent le changement. Ils permettent d’orienter l’accompagnement et de faciliter l’implémentation de plans d’actions. L’évolution des scores des deux outils permet de classer les éleveurs en 4 profils : 8 éleveurs ont changé leurs pratiques et l’attitude s’est améliorée ; 3 ont changé leurs pratiques mais l’attitude a régressé ; 3 n’ont rien changé mais l’attitude s’est améliorée ; 2 n’ont rien changé et l’attitude a régressé. Chez certains éleveurs ayant changé leurs pratiques, l’outil Biocheck.Ugent seul n’est pas assez fin pour déceler les changements légers, bien qu’importants. Or, l’ADKAR® indique une évolution positive en attitude et montre que l’accompagnement a été utile pour provoquer un changement. Les éleveurs qui n’ont rien changé mais dont l’attitude s’est améliorée seraient aussi plus enclin dans le futur à améliorer leurs pratiques. Toutefois, l’interprétation de cet outil doit être nuancée. Un ADKAR® plus faible chez les éleveurs ayant changé leur pratique ne traduit pas forcément un désintéressement vis-à-vis de la biosécurité, mais une limite de capacité à faire d’autres améliorations. La contextualisation de la note donnée à l’appréciation du conseiller est importante et doit être soutenue par les verbatims de l’éleveur. Pour éviter les biais d’observateurs possible, l’accompagnement doit être réalisé par une seule personne. Les deux outils sont donc complémentaires pour cibler une amélioration de biosécurité, considérer les freins sociologiques au changement et orienter l’accompagnement en conséquence. Mais pour une interprétation juste, la contextualisation des scores est essentielle et la notation ne se suffit pas à elle-même.
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