Evaluations technico-économiques de l’élevage des frères de poules et de mâles d’une souche à double fin

Les alternatives à l’élimination des poussins mâles questionnent depuis longtemps l’éthique de la filière ponte française qui s’est engagée, depuis décembre 2022, à la fin de cette pratique. Le sexage in-ovo, l’élevage des frères de poules ou le choix de souches à double fin sont les alternatives envisageables mais pour quelles conséquences sur les prix des produits ? Les performances des mâles de 3 souches dédiées à la ponte : Brune (FB), Warren (WAR), Blanche (FW), et une souche à double fin (DUAL) sont comparées en conditions expérimentales à celles d’une souche de chair à croissance lente (JA S757) selon deux schémas de valorisation : le coquelet (poids de carcasse de 0,52 kg) et le poulet (poids de carcasse de 1,4 kg). Les coûts de production ont été simulés pour les mâles et pour l’ensemble (pondeuse + mâle). La JA possède la vitesse de croissance, et les rendements en viande les plus élevés au stade coquelet et poulet (ex. 29,7g/j et 66,6% de rendement PAC à 77 jours d’âge). A l’autre extrême, la souche FW possède la croissance la plus faible aux deux stades de valorisation (14,2g/j à 132 jours d’âge) et l’indice de consommation le plus élevé. La génétique DUAL a une croissance plus faible que la JA (27,1g/j à 77 jours d’âge). Avantagées par un coût de poussin plus faible, les coûts de production des DUAL et WAR sont inférieurs à celui de la JA (-13% et -3% respectivement) au stade coquelet. Cet avantage disparait au stade poulet avec des coûts de production des DUAL, WAR et FB qui sont respectivement de 6%, 4% et 38% supérieur à celui de la JA. Si l’élevage de coquelets semble être la stratégie la plus complétive, l’évaluation du coût de production du couple Mâle + Femelle montre que l’élevage des mâles renchérit respectivement le coût de l’œuf de 6,5% et 8,5% pour les FB et WAR. En comparaison, la génétique DUAL est particulièrement défavorisée par sa faible production d’œuf, avec un coût de production de 18,1% à près de 29,5% supérieur à la référence selon la valorisation du mâle en coquelet ou poulet. Si le sexage in-ovo est l’alternative la plus compétitive pour l’œuf brun, il n’en est pas de même pour l’œuf blanc pour lequel les technologies existantes dégradent fortement la compétitivité (+11,5%) sensiblement plus que l’élevage du mâle (+7.4%).