Publié le 9 mars 2022
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Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG
L'essentiel
La campylobactériose est la zoonose la plus fréquemment signalée en Europe et la volaille est le principal réservoir de Campylobacter. Aujourd’hui, aucun traitement permettant de réduire efficacement Campylobacter chez le poulet n'est disponible, et la vaccination est une stratégie à explorer. Dans une étude précédente, il a été démontré qu’un vaccin à base de flagelline contre Campylobacter entraînait des taux de protection différents chez deux souches de poulet provenant soit d’un élevage conventionnel (poulets de chair Ross), soit d’un élevage exempt d’organismes pathogènes spécifiques (EOPS-poulets de ponte Leghorn) sans que les mécanismes immunitaires menant à la protection n’aient été recherchés. L’objectif de ce travail est de mieux comprendre les réponses immunitaires mises en jeu suite à cette vaccination chez ces deux souches de poulets. Pour chaque souche, un lot de poussins a été vacciné aux âges de 5 jours (vaccin à ADN) et 12 jours (vaccin protéique) et un second lot a été inoculé par le placebo correspondant. L’ensemble de ces animaux a ensuite été infecté par C. jejuni à l’âge de 19 jours. Aux âges de 19, 22, 28, 35 (5 poulets/lot) et 40 (15 poulets/lot) jours, la charge caecale de Campylobacter, les taux d'anticorps sériques et mucosaux ainsi que l’expression des gènes de cytokines et peptides antimicrobiens ont été évalués. L'analyse statistique a été réalisée à l'aide de tests de Mann-Whitney pour comparer les lots vaccinés et placebos. Une réduction significative de la charge caecale en Campylobacter (1,3 log10, P<0.05) a été observée chez les poulets EOPS vaccinés comparés aux placebos, mais pas chez les poulets de chair conventionnels. En complément à l’étude précédente, le taux d’anticorps intestinal reflété par les IgA biliaires, n’a augmenté de manière significative que chez les poulets EOPS vaccinés comparé aux placébos tout au long de l’infection par Campylobacter. Les taux d’anticorps sériques ont, quant à eux, augmenté de manière significative dans les deux lots de poulets vaccinés comparés aux placebos. L’ensemble des analyses d’expression des gènes de cytokines et peptides antimicrobiens n’a pas été entièrement réalisé à ce jour. Cependant, les premiers résultats suggèrent que les voies cellulaires ne semblent pas être stimulées par la vaccination mais par la colonisation de Campylobacter, notamment chez les poulets conventionnels. Ces résultats doivent néanmoins être consolidés et complétés par l’analyse des autres voies immunitaires. Ces nouvelles données pourraient permettre d'améliorer les futurs protocoles de vaccination anti-Campylobacter chez les poulets de chair.