Publié le 1 mars 2019
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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Chez le dindon, certains défauts de carcasses sont liés à la technique de ramassage, le transport et le déchargement. De meilleures pratiques sont à proposer pour améliorer le bien-être animal et les conditions de travail des ramasseurs, tout en préservant la rentabilité de la production. Une évolution de la méthode de mise en caisse des dindons a été testée. La technique habituelle a été comparée à une technique dont les gestes proposés devraient limiter les heurts dans les caisses. Onze lots ont été suivis entre juillet et septembre 2018 avec 4 sociétés de ramassage et 3 abattoirs. Pendant le ramassage, ont été évalués par container les pourcentages de heurts, de dindons qui ressortent des caisses et de battements d’ailes au moment de la préhension, la durée du ramassage (temps total et temps actif) et la productivité (nombre de dindons ramassés par nombre de ramasseurs par temps actif). Des entretiens ont été réalisés avec les éleveurs et équipes de ramassage 2 à 4 mois après les derniers suivis. En abattoir, les défauts de carcasses ont été évalués sur la chaîne en observant 1 carcasse sur 5. Les résultats indiquent un effet significatif de la nouvelle technique sur les variables « heurts » et « ressortent ». Au moment du ramassage avec la nouvelle technique, le pourcentage de heurts a été réduit de 70%, celui des dindons qui ressortent de 30% et les défauts récents de carcasses observés à l’abattoir de 30%. Le temps actif de chargement et la « productivité » n’ont pas différé de façon significative entre les 2 techniques. Les entretiens montrent que les nouveaux gestes n’ont pas été plus difficiles à mettre en place que les gestes habituels mais la nouvelle technique est jugée comme plus fatigante pour certains ramasseurs. Ainsi, la nouvelle technique présente des perspectives intéressantes en termes de bien-être animal et de qualité de carcasse. Des questions demeurent toutefois sur les conditions de mises en œuvre au vu du contexte de l’activité de ramassage (turn over, pression temporelle, formation quasi inexistante, conditions de travail difficiles, …). Elle nécessite maintenant d’être mise en place plus largement en accompagnant les sociétés de ramassage ainsi que les acteurs de la filière.